Les forces de sécurité indonésiennes, lourdement armées et aidées de canons à eau, tentaient ce matin, dans un déluge de feu, de reprendre le contrôle d'une prison vétuste et surpeuplée de l'île de Bali, après une deuxième nuit d'émeutes. Quelque 400 soldats et policiers, ainsi que les surveillants de la prison, ont passé la nuit devant le centre pénitentiaire de Kerobokan, qui abrite un millier de détenus. Les forces de l'ordre en avaient repris le contrôle hier à l'aube après une première nuit d'émeutes marquée par des départs de feu et des jets de pierres, mais elles l'ont reperdu dans la nuit. Au petit matin, les forces de sécurité qui cernent le bâtiment ont tiré à feu continu pendant trois minutes. Des tirs en l'air destinés à empêcher la fuite de prisonniers rebelles ont été entendus pendant toute la nuit. Les détenus interdisent l'accès à l'établissement et on ignore le nombre de blessés. Des véhicules armés et des canons à eau ont été postés devant les murs extérieurs de la prison, où l'électricité est coupée depuis le début de la révolte. Les autorités ont assuré qu'elles ne tenteraient rien avant d'avoir évacué les femmes et les soixante-six ressortissants étrangers incarcérés dans cette prison. Le pénitencier abrite 1 015 détenus, soit plus de trois fois sa capacité. Parmi ce millier figurent 125 femmes et 66 étrangers.