En raison de comportements aussi incompréhensibles qu'inexcusables, il est devenu dangereux de prendre le train dans certaines directions et sur certains tronçons de la capitale. Le risque est grand en effet de voir son voyage se terminer à l'hôpital après avoir reçu une grosse pierre à la tête ou encore les débris d'une vitre brisée. Le caillassage des trains auquel est confrontée la Société Nationale des Transports Ferroviaires (SNTF) qui d'ailleurs ne cache pas son impuissance devant ce fait, met en danger la vie des usagers et du personnel de cette société. Un danger qui menace quotidiennement et sérieusement l'intégrité physique des voyageurs qui demeurent, malgré toutes les fortifications érigées autour des gares, la cible privilégiée de la bêtise humaine, de l'inconscience et du manque de civisme de certains habitants des bidonvilles à proximité des gares, des rôdeurs et autres délinquants qui se regroupent au niveau des rails pour passer des moments de «plaisir», dans des beuveries et consommation de toutes sortes de drogue loin des regards. Parmi les personnes qui s'attaquent aux trains à coups de pierres, nous avons rencontré également des sans-domicile-fixe (SDF) qui squattent les espaces avoisinant les gares, et parfois même des écoliers en mal de loisirs. Une autre catégorie de citoyens caillassent les trains, ce sont les malades mentaux qui vadrouillent de jour comme de nuit aux environs des rails. La liste des faiseurs de mal est encore longue. Celle des victimes est plus longue encore. Les habitués de ce mode de transport rapportent des récits de scènes qui laissent perplexe. Les cheminots ne veulent pas oublier leur collègue, conducteur de train qui a perdu la vie en 2007 à El-Harrach par un jet de pierre. «L'assassin, s'est avéré être le voisin de la victime», rapporte le directeur délégué de la sécurité des circulations ferroviaires, Mourad Tazdaït. Les chiffres sont alarmants et donnent des frissons. Durant l'année 2009, la SNTF a enregistrée 207 jets de pierres contre les trains. Ces actes de vandalisme ont fait 46 blessés tous gravement atteints. Parmi eux on dénombre 26 voyageurs et 20 cheminots. L'année suivante, les statistiques font cas de 193 jets de pierres, 17 personnes gravement blessées, «beaucoup d'entre elles sont restées invalides à vie », nous dit-on au niveau de la direction des cheminots. Durant l'année 2011, classée comme année macabre par les responsables de la SNTF, ces derniers ont comptabilisé 201 actes de vandalisme. Résultat des méfaits : 25 personnes ont été blessées. Ces responsables ont également dénombré durant la même année, 44 décès et 51 blessés tous heurtés par des trains. «Toutes les personnes heurtées par les trains habitent en majorité aux alentours des rails. Même s'il est regrettable de le dire, ces personnes connaissent mieux que quiconque le danger qu'elles encourent lorsqu'elles s'aventurent sur la voie ferrée lors du passage d'un train», nous dit M. Tazdaït. Dernièrement, la collision entre deux trains à Boumerdès a fait cinq blessés.