L'insécurité le long des voies ferrées prend plus d'ampleur. Les jets de pierres ou d'autres objets à proximité des grandes villes ou en rase campagne ne cessent d'être la source de blessures plus ou moins graves quand cela ne cause pas parfois des morts parmi le personnel de la Société nationale des transports ferroviaires. Les cheminots, qui ont déjà tiré plus d'une fois la sonnette d'alarme, ont observé hier une journée de protestation pour exprimer leur dépit face à ces actes barbares et leur solidarité avec deux de leurs collègues victimes de ce fléau. Dans un communiqué repris hier par l'APS, la SNTF a fait état de deux graves accidents dus aux jets de pierres contre ses trains de voyageurs qui ont été enregistrés au cours de la semaine dernière. « Les pierres lancées par les délinquants ont atteint deux agents de la SNTF causant à l'un une fracture grave à la mâchoire et à l'autre la perte totale de l'œil », précise la même source. Ce n'est pas la première fois que ces actes de vandalisme sont signalés dans les rails, des actes pareils ont déjà causé dans les années précédentes la mort de plusieurs agents de la SNTF. Et en dépit de nombreuses campagnes de sensibilisation que la SNTF a engagées et les actions d'alerte en direction des autorités pour endiguer ce phénomène, les trains de voyageurs continuent toujours à subir le fléau. Pis, un autre phénomène apparaît aussi dans les chemins de fer. Des opérations de vol de câbles et autres équipements de signalisation et de communication ne cessent de se multiplier. Des plaintes ont été d'ailleurs déposées à ce titre il y a quelques jours par la SNTF. Ces actes de vandalisme pénalisent également le développement de l'entreprise qui vient de lancer un ambitieux programme de modernisation et de sécurisation du transport par rail. La sécurité est un défi que se lance la SNTF qui devra plancher sur un programme de plus de 1000 km de rails à réaliser ou à moderniser à l'horizon 2009. Autre source de préoccupation des cheminots, la multiplication des accidents ferroviaires dont sont victimes les automobilistes et les piétons. Pas moins de 15 personnes ont péri durant le premier semestre de l'année en cours dans des accidents ferroviaires. L'hécatombe est souvent signalée dans les passages à niveau qui sont la source principale de l'insécurité. La suppression des passages à niveau est érigée en axe prioritaire dans le plan de développement et de sécurisation des voies ferrées. Les cadres de la SNTF ont d'ailleurs fait appel dernièrement aux experts internationaux en la matière pour l'aider à concevoir un système de sécurité à même de juguler les accidents à répétition. Ce qui est loin d'être une sinécure pour ces actes de vandalisme qui ciblent les locomotives dans plusieurs régions du pays, notamment à Alger. L'ouverture des voies ferrées aux quatre vents conjuguée à la propagation des comportements voyous dans les banlieues mettent constamment la vie des conducteurs des trains et les passagers en danger de mort. Et, malheureusement, la SNTF ne peut que constater les dégâts en étant impuissante face à ce phénomène de violence sociale qui devra être pris en charge par les autorités compétentes. C'est comme cela, et comme cela seulement que l'on pourra arrêter ce fléau qui monte crescendo.