Débrayage - Les transporteurs privés desservant les localités de Draria, Douéra, Saoula, Birkhadem et Ben Aknoun en sont à leur 7e jour de grève. Cette action de contestation a été entamée en réaction à la décision des pouvoirs publics qui sont intervenus pour empêcher l'alignement des tarifs du privé sur ceux des transporteurs publics. Des mesures fermes ont été prises contre les transporteurs privés qui ont défié dernièrement le ministre des Transports en augmentant unilatéralement les prix. De nombreux permis ont été retirés par la police. Dénonçant la concurrence déloyale qui prévaut dans le secteur du transport, Mohamed Riad Boudraâ, vice-président de l'Union nationale des transporteurs algériens (UNAT), joint par téléphone a estimé qu'«il est anormal que les transporteurs de l'Etusa aient le droit de choisir les lignes et de procéder à une augmentation des tarifs et pas le privé ! Qu'attend le ministère de tutelle pour confectionner une nouvelle tarification pour le privé afin de préserver la pérennité de ce secteur qui n'arrive plus à faire face financièrement aux différentes charges et coûts des pièces de rechange ?» Et d'ajouter : «Les transporteurs public et privé ont le même statut, mais on continue de favoriser l'Etusa au détriment du privé !» Et M. Boudraâ de s'interroger : «On se demande si cela n'a pas été fait dans le but de laisser le monopole à l'Etusa d'accaparer ces lignes ?» Interrogé sur le nombre de transporteurs privés ayant abandonné ce métier, M. Boudraâ, dira : «Je ne peux me prononcer pour le moment sur les chiffres exacts, mais je peux vous confirmer que plus d'un millier de transporteurs privés ont restitué leurs lignes en 2011.» L'Unat compte transmettre incessamment son bilan sur cette situation au département de Amar Tou. «Nous avons demandé à nos représentants dans plusieurs wilayas du pays de faire le point sur la situation afin de faire toute la lumière sur ce problème persistant.» Du côté des usagers, c'est toujours le parcours du combattant. De nombreux habitants de Saoula et ses alentours sont obligés de faire des kilomètres à pied pour atteindre leur destination.» «Je suis épuisé, je suis venu à pied aujourd'hui de Saoula à Birkhadem pour prendre le bus de Tafourah. Hier, je suis passé par Baba Ali», se lamente un fonctionnaire à Alger accosté à la station de Birkhadem. «Les bus de L'Etusa sont insuffisants vu le grand nombre d'usagers issus des communes touchées par cette grève, sans oublier les longues attentes aux arrêts», nous confie un groupe de citoyens dans cette même station.