Sur 16 millions de jeunes, seul un million possède une licence sportive. Cela veut dire qu'il y a bêtement 15 millions de jeunes en âge de pratiquer du sport et qui sont exclus du cycle. C'est le ministère de la jeunesse et des sports qui avance ce chiffre effarant. Dans un premier temps, les responsables du secteur annonce qu'un protocole d'accord a été paraphé avec le ministère de l'education nationale afin de gonfler considérablement les chiffres des pratiquants. Tout au plus, le nombre sera revu à la hausse d'environ 2 millions d'enfants scolarisés et il restera alors 13 millions de jeunes qui seront exclus de la pratique sportive. Il est donc vrai que l'école à elle seule ne peut subvenir à ce besoin d'abord parce que les moyens manquent cruellement et la majorité des établissements scolaires ne possède qu'une cour de récréation en guise de terrain de sport. De plus, l'éducation physique en tant que matière très importante est souvent considérée comme facultative et accessoire, comme un loisir tout juste bon à occuper les élèves. Ensuite parce que le pays tout entier connaît un grave déficit en infrastructures sportives à tel point que l'inauguration d'une piscine est présentée comme un événement par les correspondants locaux qui prennent soin de donner le coût : tout au plus quelques millions de dinars. Voilà donc qui traduit non seulement l'état de déliquescence de la pratique sportive mais le désintérêt des autorités vis-à-vis d'une jeunesse livrée à un désœuvrement faiseur de toutes les dérives. Il pousse des cités à usage d'habitation sans que les pouvoirs publics songent à les agrémenter de terrains de sport comme cela se fait dans tous les pays où les îlots d'habitations sont entourés de courts de tennis, de terrains de basket, de football et même de salle omnisports. L'équation est pourtant d'une déroutante simplicité : il y a de l'argent dans les caisses et il faudra songer à multiplier les protocoles d'accord avec d'autres départements que celui de l'Education nationale. Qu'est-ce qui empêcherait le ministère de la jeunesse et des sports de parapher un accord avec celui de l'Habitat afin que tout promoteur engagé dans la construction soit astreint de livrer avec les logements des terrains de sport dans les termes d'un cahier de charges ? C'est qu'il y a 15 millions de désœuvrés. Et c'est énorme pour une population relativement restreinte. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.