Avant tout, la question qui se pose consiste à savoir si l'Algérien est sensible aux problèmes environnementaux ou s'il n'accorde qu'une attention très relative à la pollution notamment quand il est directement impliqué par la proximité d'un centre de nuisance comme le voisinage d'un garage de mécanique. A ce sujet, il convient de revoir complètement la configuration des nouvelles cités, celles-là qui sont sujettes à l'autoconstruction et qui constituent non seulement une insulte à l'environnement, mais aussi aux règles les plus élémentaires d'urbanisme, se gaussant de la législation et empiétant largement sur le domaine public. Et passe si ce n'étaient que quelques mètres de trottoir qui étaient dûment détournés. Mais ce sont des ateliers de menuiserie, de mécanique, de soudure qui s'installent impunément sans la classique enquête «commodo incommodo». Pour le reste, c'est-à-dire l'environnement au sens large du terme, sa prise en charge est effectivement une affaire de mentalité et non d'argent comme le souligne le ministre en charge de ce secteur. Aussi, les groupes sociaux auxquels échoit le difficile rôle de diffuser le message écologique, ont été choisis parmi le corps des imams sans doute parce qu'ils ont l'oreille attentive des fidèles, notamment le vendredi lors de la grande prière, d'autant plus que cette fonction s'inscrit parfaitement avec l'esprit même du Livre où il est clairement prescrit que «la propreté est un acte de foi». Une foi hélas très souvent limitée à des pratiques exclusivement théologiques et le commun des croyants est prompt à se présenter dans un état de pureté à la mosquée après avoir allègrement souillé son environnement par un généreux crachat. D'ailleurs, même dans les chaumières, l'on se fait une idée très restrictive de l'environnement. L'intérieur du foyer est autant propre et accueillant que l'extérieur immédiat est d'une répugnante saleté par la grâce des immondices et de tous les déchets qu'on jette par la fenêtre. Alentour de toutes nos cités, les espaces censés être plantés de massifs de fleurs croulent littéralement sous des tas d'immondices. Nos routes et des tronçons d'autoroutes sont, de part et d'autre, jonchés de toutes sortes de déchets dont la bouteille de bière est la vedette incontestée. Preuve que des noceurs ont pris la nature pour une immense poubelle. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.