Il y a comme un pied de nez fait à l'histoire dans ces stages de l'Equipe nationale de football en France. Pourquoi spécialement en France ? Dès lors, qu'un maire, celui de Nanterre, sollicité pour donner son accord pour le déroulement d'une rencontre de football des Verts, avait refusé net que notre Equipe nationale se produise dans sa commune. Notre objectif n'est pas de remuer le couteau dans la plaie. Mais puisqu'il s'agit de notre patrie, il faut dire crûment certaines vérités à ceux qui ont la mémoire courte. C'est surtout, parce que cinquante années plus tôt, un 11 avril 1958, de prestigieux joueurs algériens, constituant la colonne vertébrale du championnat français d'alors, avaient déserté leurs clubs respectifs à l'appel du FLN et ce coup d'éclat avait pris l'allure d'un événement sans précédent qui contribua largement à médiatiser la cause nationale. Le football se substitua à la politique pour se faire le porte-parole d'un peuple colonisé. Ce n'est certainement pas innocent de la part de celui qui ne voulait pas voir, à la même date, des joueurs binationaux rejoindre le pays de leurs ancêtres. Il se rappelle convenablement, que le monde entier avait découvert médusé et admiratif ces jeunes footballeurs qui renoncèrent à des carrières des plus brillantes – beaucoup d'entre eux étaient sélectionnés pour participer sous les couleurs de la France à la Coupe du monde de la même année. L'appel de la patrie supplanta toutes les gloires. Ils s'appelaient Mekhloufi, Arribi, Kermali, Rouaï, Oudjani… et ils suscitaient l'admiration dans les plus grands stades de France. Un demi-siècle plus tard, jour pour jour, notre Equipe nationale se fait trimballer de terrain en terrain dans cette même France et l'on persiste encore à croire que c'est le seul pays susceptible de réunir toutes les conditions de préparation de la sélection. Que nenni ! Des joueurs professionnels qui se font désirer et qui évoquent des prétextes fallacieux pour ne pas répondre aux convocations, parce que menacés par leurs employeurs. Les uns arguant avoir raté l'avion, les autres avançant des sautes d'humeur et un moral au plus bas, à l'instar de Karim Ziani qui aurait eu des mots avec ces entraîneurs qui voulaient le priver du maillot vert. Ziani, Bouguerra des joueurs de la race des Mekhloufi et consorts. Il est urgent de réagir. Ne serait-ce que pour l'histoire, il faut rappeler à nos joueurs émigrés l'épopée de Mekhloufi et de ses pairs. Enfin ? De quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.