Stigmatisation - «Le président français, Nicolas Sarkozy, et son ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, «agitent la menace de l'Islam» sur la société française» a affirmé, hier, le porte-parole du Parti socialiste (PS), Benoit Hamon. Il jugera «insupportable» la stigmatisation dont sont victimes les musulmans «Aujourd'hui, l'Islam est une obsession pour Claude Guéant, une obsession pour Nicolas Sarkozy. Ils ont fait de la stigmatisation de l'Islam et des musulmans, qu'ils soient français ou étrangers, un fonds de commerce électoral, alors qu'ils sont censés représenter la République et ses valeurs de liberté, d'égalité, et de fraternité», a-t-il dit. «La campagne présidentielle en est arrivée à parler de la viande halal, et de l'étiquetage de la nourriture», a regretté le porte-parole du PS, déplorant que les musulmans «tous les jours, ils ont à subir l'injure de la remise en cause de leur citoyenneté, tous les jours, depuis que cette campagne a commencé». «Tous les jours, depuis cinq ans, ils sont insultés comme citoyens français, on les ramène à leur religion, à ce qui serait la menace qu'ils représentent pour tous les autres. C'est insupportable», a-t-il martelé. Le Président Sarkozy et son ministre de l'Intérieur, «font cela parce qu'ils veulent agiter la menace de l'Islam sur la société française comme si les Français étaient menacés par une communautarisation de la vie politique, alors que cette menace n'existe pas», a-t-il dit. «Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent par exemple obligatoire la présence de la nourriture halal dans les repas des cantines». C'est l'exemple que le ministre de l'Intérieur a donné, vendredi, lors d'un meeting, pour expliquer son opposition au droit de vote des étrangers lors des élections locales, un projet défendu par le PS. En associant ce droit de vote et la viande halal, il a déclenché un tollé à gauche, et créé aussi des dissensions dans son propre camp. Le président a soutenu son ministre et rencheri : «Donner le droit de vote aux étrangers, c'est mettre le maire sous la menace du chantage connunautaire.» Le MRAP considère pour sa part que le ministre de l'Intérieur «en service commandé au profit d'un président aux abois électoraux, a définitivement quitté l'espace politique de la droite républicaine pour rejoindre celui d'une droite extrême qui se confond avec extrême-droite». Englué dans son impopularité, Nicolas Sarkozy compte sur plusieurs apparitions médiatiques cette semaine et sur un discours très à droite sur les musulmans et les étrangers pour rebondir, à un mois et demi de la présidentielle en France. A moins de 50 jours du premier tour de l'élection (22 avril), le président français stagne toujours dans les sondages. «Si à la fin de la semaine, nous n'avons pas rattrapé un peu de retard sur François Hollande, c'est mort», résume un responsable de la campagne de Nicolas Sarkozy, cité par le quotidien Le Parisien.