Résumé de la 46e partie - Norma raconte à David qu'elle haïssait sa belle-mère et qu'elle aurait pu… David articula d'un ton mal assuré : — Vous ne pensez pas que vous êtes une sorcière, au moins ? Vous ne façonnez pas des poupées de cire dans lesquelles vous plantez des épingles ? — Oh ! non ! Ce serait bête ! Ce que j'ai fait est réel, vraiment réel. — Qu'entendez-vous par là ? — La bouteille était là, dans mon tiroir. Je l'y ai trouvée. — Quelle bouteille ? — L'herbicide marqué : «Le Dragon exterminateur.» Une bouteille vert foncé dont on vaporise le produit dans les jardins. L'étiquette portait aussi : «Attention, poison.» — L'avez-vous achetée ou simplement trouvée ? — Je l'ignore mais je l'ai découverte dans mon tiroir à moitié vide. — Vous vous êtes souvenu, ensuite ? — Oui, oui. — Elle s'exprimait à la façon d'un somnambule. — Oui, je crois que c'est à ce moment que cela m'est revenu à l'esprit. C'est ce que vous pensez aussi, David, n'est-ce pas ? — Je ne sais que penser de vous, Norma. Je crois surtout que vous imaginez tout cela et que vous vous persuadez que c'est vraiment arrivé. — Pourtant, elle a dû entrer en observation à l'hôpital. Personne n'y comprenait rien. A la fin, elle est rentrée à la maison et tout a recommencé. C'est alors que j'ai eu peur. Mon père m'a observée d'un drôle d'air puis, il s'est enfermé dans son bureau avec, le médecin. Je suis sortie pour essayer d'écouter leur conversation, de dehors. Ils complotaient de m'enfermer quelque part où l'on m'aurait surveillée. Vous comprenez, ils pensaient que j'étais folle et j'avais peur... parce que... parce que je n'étais pas sûre qu'ils n'aient pas raison. — Est-ce à ce moment-là que vous vous êtes enfuie ? — Non, plus tard. — Racontez-moi. — Je ne veux plus revenir là-dessus. — Il faudra bien que tôt ou tard vous leur fassiez savoir où vous êtes ? — Non. Je les hais ! Je hais mon père autant que je hais Mary. Je souhaiterais qu'ils soient morts... tous les doux. Et alors... alors.., je serais à nouveau heureuse. — Ne vous énervez pas. Ecouter, Norma... Je... heu... je ne suis pas tellement partisan du mariage. Je veux dire... bref, je ne pensais pas entreprendre jamais une chose pareille... pas avant plusieurs années en tout cas. On hésite à se mettre la corde au cou. Mais, je crois que c'est ce que nous ferions de mieux, nous marier juste à la mairie. Pour cela, il faudrait que vous prétendiez avoir plus de vingt et un ans. Vous pourriez arranger vos cheveux, mettre des lunettes. Une fois que nous serions mariés, votre père ne pourrait plus rien contre vous. — Je le hais ! — Vous semblez haïr tout le monde, ma parole ! — Seulement mon père et Mary. — II est cependant bien naturel qu'un homme se remarie, non ? — Voyez tout ce qu'il a infligé à ma mère. (A suivre...)