Tractations - Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU se sont réunis hier pour discuter d'un nouveau projet de résolution américain. Les ambassadeurs français, britannique, américain, chinois et russe se sont réunis avec l'ambassadeur marocain, actuel représentant des Arabes au Conseil de sécurité, pour tenter de se mettre d'accord sur ce nouveau projet de résolution. Aucun vote n'était cependant à l'ordre du jour. Le texte, écrit sous l'égide des Américains, «exige» que le gouvernement syrien arrête «immédiatement» toutes «les violences», retire ses forces armées des villes contestataires et libère les manifestants. Il «appelle» ensuite l'opposition syrienne à «s'abstenir de toute violence» dans le cas où le gouvernement syrien se plierait aux premières exigences de cette résolution. Le Conseil de sécurité «exige» également que «les autorités syriennes autorisent immédiatement un accès humanitaire» à toutes les villes du pays. La Russie et la Chine ont déjà opposé leur veto à de précédentes résolutions condamnant la répression du régime de Bachar al-Assad. Plus tôt dans la journée, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov avait indiqué, sur son compte Twitter, que ce nouveau projet n'était qu'une «version légèrement modifiée du précédent document, auquel avait été opposé un veto. Il doit être équilibré de manière substantielle». Pour sa part, l'ambassadrice américaine Susan Rice a déclaré, à la sortie des discussions: «Je ne pense pas que vous devriez vous attendre à quoi que ce soit en particulier.» Dans un communiqué publié par la suite, la diplomate a déclaré que «les discussions étaient à leurs prémices et qu'elles allaient continuer. Si nous trouvons une base pour rédiger un texte sensé et réalisable, nous le soumettrons au Conseil de sécurité». Lors de la rencontre, les ambassadeurs russe et chinois n'ont pas fait de commentaire. Plusieurs diplomates ont confié, pour leurs parts, sous couvert d'anonymat, qu'il n'y aurait pas d'avancées dans les négociations avant la fin des missions en Syrie de l'envoyé spécial Kofi Annan et de Valerie Amos, la directrice des Affaires humanitaires de l'ONU. Dans ce même contexte, alors que le président américain Barack Obama se disait «bouleversé» par les violences, son homologue syrien Bachar al-Assad a affirmé sa détermination à combattre le «terrorisme soutenu par l'étranger», propos qu'il répète depuis le début de crise, il y a près d'un an. Cette déclaration est intervenue à la veille de l'arrivée dans le pays de la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos pour tenter d'obtenir un accès humanitaire «sans entrave» et celle, trois jours plus tard, de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan.