Résumé de la 1re partie - Jun Hase est découvert la tête décapitée devant la grille de son école... C'est la plus grave affaire criminelle au Japon depuis l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, dû à la secte Aun... Mais c'est une semaine après la macabre découverte, le mardi 3 juin, que l'angoisse atteint son comble. Ce jour-là, le grand journal local Kobe Shimbun publie le courrier que lui a adressé le tueur. Cette fois, nul doute qu'on se trouve en présence d'un de ces monstres comme il y en a très peu dans l'histoire criminelle ; on n'hésite pas à prononcer le nom de Jack l'Eventreur. Le correspondant a donné comme authentification le double du message qui a été glissé dans la bouche de Jun Hase : c'est effectivement la même écriture... Le texte, long de trois pages, est caractéristique du langage psychopathe. Il commence par : «Maintenant, le jeu démarre. Je veux voir mourir les gens. Le meurtre est pour moi un délice.» Comme le font ses semblables, le criminel adopte un ton particulièrement provocant. Il lance un défi à la police, en lui demandant un peu plus de sérieux dans ses recherches et dit mettre sa vie enjeu dans cette affaire, dont il connaît la fin : sa propre mort par pendaison. Il dévoile aussi son mobile ou, du moins, ce qui en tient lieu, car, vu son déséquilibre, on ne peut pas ajouter beaucoup de crédit à ses propos. Il déclare : «J'ai fait ce crime pour protester contre la scolarité obligatoire.» Déséquilibré, il l'est manifestement. Il dit être invisible et sans nationalité, n'avoir jamais été appelé par son nom et être heureux d'exister grâce à ce crime dans l'imagination des gens. «Par la souffrance des autres, ma souffrance diminue», dit le meurtrier de Jun Hase, qui, entre autres phrases étranges, affirme être capable de tuer la même personne deux fois. Mais il termine par une menace qui, elle, est parfaitement claire : «Je m'attaquerai non seulement à des enfants, mais à des adultes.» Dans les heures suivantes, tous les médias japonais reprennent la lettre du Kobe Shimbun. Les psychiatres et criminologues qui se sont penchés sur ce texte s'accordent à voir dans son auteur le type même du psychopathe. C'est un adulte immature, totalement dénué de sens moral et terriblement dangereux. Les journaux font aussi des hypothèses sur l'identité du criminel, mais ils reprennent bien souvent des préjugés raciaux et sociaux. S'appuyant sur les études de graphologues, certains voient en lui un Chinois, à cause de la façon dont il trace les idéogrammes japonais. D'autres affirment que c'est un barakumin, un membre de la sous-caste des équarrisseurs et tanneurs, qui occupait autrefois le niveau le plus bas de l'échelle sociale. La sous-caste a été supprimée au XIX siècle, mais elle existe toujours. C'est devenu un repaire de bandits, une sorte de secte. On reparle à ce sujet de la secte Aun, dont le souvenir hante encore les Japonais. La police, pendant ce temps, n'est pas inactive, même si elle est discrète. C'est que la piste vers laquelle elle s'oriente est toute différente et qu'elle est tellement extraordinaire qu'elle préfère avoir une certitude avant de s'exprimer... La police pense, en effet, à un camarade de classe de Jun Hase, à, un élève de l'école Tomogaoka. Autrement dit, elle croit que le criminel est un autre enfant ou, du moins, un adolescent ! Ce sont les meurtres d'animaux qui ont mis en alerte les enquêteurs. Ce genre d'acte est presque exclusivement commis par des enfants ou alors par des débiles mentaux, mais, ne correspond pas à la mentalité.du psychopathe. Ils ont donc posé des questions dans l'école Tomogaoka. (A suivre...)