C'est ce que nous dit un locataire de cette cité, alors qu'un autre, dont la fille est asthmatique,déplore : «Nos enfants sont malades, souffrent d'allergies ou d'asthme». Ces locataires de la cité 1 530 logements Chahid Ahmed-Oulami, formule AADL, sis à Ouled Fayet (Chéraga,Alger), dit aussi les «Grands vents», nous les avons rencontrés, la semaine dernière, lors de leur 2e regroupement de protestation devant la direction de la gestion du site, organisé par l'association locale «Inchirah» pour la promotion de la cité et la préservation de ses espaces verts ainsi que la prise en charge des problèmes des locataires. Qualifiant leur situation de dramatique au niveau de ces logements inaugurés par le président de la République en 2004, les locataires en ont marre des odeurs nauséabondes et de moisi, des eaux usées, des fissures dans les murs des appartements et des murs du site. «Elles sont restées lettres mortes les correspondances que nous avons écrites aux différents responsables» nous disent la plupart des locataires qui interpellent le ministre de l'Habitat auquel un dossier a été adressé. «Nous exigeons une commission d'enquête» nous a dit le président de l'association Inchirah, M. Aziz Belazzougui, qui représente le site. La cité AADL de Ouled Fayet se dégrade d'année en année selon les locataires. Selon notre constat sur les lieux, la situation de beaucoup d'appartements n'encouragent pas à y habiter. «je les ai refaits à plusieurs reprises, sans parler de la peinture. Cet appartement m'a coûté les yeux de la tête sans parler de son prix que je paye mensuellement» nous dit un cadre de l'Etat. Une dame qui venait de déposer sa plainte au niveau de l'association du quartier nous dit qu'elle souffre des eaux qui coulent chez elle. «Moi, je ne trouve que mon frottoir pour essuyer les eaux de pluies des murs» nous dit une autre qui a trouvé une astuce pour se prémunir du froid des murs en les couvrant de tissus absorbants et de matelas plats qu'elle expose au soleil sur son balcon fissuré chaque matin. «J'ai peur pour mes enfants à l'intérieur de la maison, surtout quand ils sont sur le balcon. Et j'ai également peur pour eux quand ils sont dehors par peur que des blocs de pierres se détachant de balcons en ruine ne tombent sur leurs têtes». 70 % des appartements connaissent des infiltrations des eaux dûes à la malfaçon du travail, selon le président de l'association Inchirah. Une lettre signée par le président de la commune de Ouled Fayet, dont nous détenons une copie, adressée au directeur du service technique AADL, fait remarquer le constat d'une inspection du bureau d'hygiène dépêchée au mois de mars 2011 au niveau de la cité et des bâtiments G. «Il a été constaté le dépôt sauvage d'ordures ménagères, des débordements des eaux usées des regards au niveau des rez-de-chaussées, provoquant des odeurs et une nuisance pour la santé des locataires et portent préjudice à l'environnement» cite la lettre.