Le vieux bâti, fait encore parler de lui dans la wilaya de Mostaganem, et cela suite au constat fait par l'équipe « Réflexion » au 1 rue Touhami Aek au quartier Matemore qui est parmi les premiers immeubles construits dans la wilaya depuis 1870 et remonte à la période des Turcs. Juste à la rentrée de l'immeuble, c'est des images choquantes qui défilent et heurtent la sensibilité des citoyens présents. Les conditions de vie sont impitoyables vu la vétusté de l'immeuble qui offre une rentrée hideuse et fantomatique laissant croire que les trois familles ne peuvent que vivoter dans la peur et l'angoisse de tous les jours du fait que cette vieillotte bâtisse menace de s'effondrer à tout moment. Une fois à l'intérieur on peut se rendre compte que ces pauvres familles, Reguieg Abdel Malek, El Hachemi Nourine et Reguieg Mostapha n'ont pas tout à fait tord de se plaindre des conditions de vie déplorables qu'ils endurent depuis des lustres. Une attente qui a que trop durée et tous espoir commence à s'évaporer. Au premier étage de l'immeuble, se dégage une odeur pestilentielle qui s'exhale d'une minuscule pièce au toit complètement effondré servant de refuge pour les pigeons. Notre premier interlocuteur M. Reguieg, est un fonctionnaire qui partage un appartement de trois pièces et une cuisine avec son frère marié et ses deux enfants dont ils dorment sous un même toit et un mur totalement fissuré. Ce dernier raconte que lui, sa femme et ses enfants, passent des nuits cauchemardesques avec la peur au ventre car le Haouch est sinistré depuis 1962, mais comme les gens ne trouvent pas mieux, ils sont obligés de mettre leurs vies en danger. Ils ont indiqué que beaucoup de demandes ont été faites mais aucune réaction de la part des pouvoirs publics n'ait venue les réconforter. Alors en hiver, quand il pleut, racontent ces locataires, passent des nuits blanches, le frottoir et la serpillère à la main pour dégager les eaux pluviales qui s'infiltrent de partout. A l'étage supérieur, se trouvent des appartements dégradés qui comportent de grandes fissures au niveau des murs, et des plafonds lézardés. Chez un autre voisin, le risque d'affaissement est réel. Selon eux, un effondrement partiel d'un mur est survenu l'année passée mais heureusement que cet incident a fait plus de peur que de mal du fait qu'il n'y a eu aucune victime. Aujourd'hui, ces trois pauvres familles racontent avec désolation leurs déboires depuis des années et une attente qui a duré très longtemps soit plus d'un demi-siècle, mais l'espoir demeure toujours plus grand en attendant un relogement décent afin d'oublier les affres tant ressenties des dangers réels de ce Haouch qui menace ruine.