Certains praticiens contestent les honoraires des consultations entrant dans le cadre de la convention médecin traitant-CNAS qui sont de 400 DA chez le généraliste et de 600 DA chez le spécialiste. Ils les ont même qualifiés d'«avilissants». Pour le directeur général de la sécurité sociale, ces honoraires pourront atteindre les 600 DA pour les consultations chez un généraliste et 900 chez le spécialiste au cas où ils prescriraient des médicaments produits en Algérie. «Les questions qui ont été soulevées par le Conseil de l'ordre des médecins sur les conventions avec les médecins ont été explicitées et on a apporté des réponses d'ordre technique au niveau de la presse nationale», a déclaré ce matin M. Djawad Bourkaib, directeur général de la sécurité sociale au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Quant à la concertation, il a affirmé qu'elle a bien eu lieu en 2009 lors de l'élaboration du projet de convention avant qu'il ne soit proposé en tant que projet de décret avec le président du conseil de l'ordre des médecins. A une question sur la position de l'ordre des médecins qui parle d' «avilissement» d'honoraires, en termes plus claires de la réduction des honoraires de la consultation, (400 DA chez le généraliste et 600 DA chez le spécialiste), il a estimé que le terme d'avilissement ne peut pas être appliqué dans le cadre de la convention. Selon lui, pour parler d'avilissement, il faut avoir une référence par rapport à des honoraires fixés par des instruments d'ordre réglementaire et non pas se fier à des honoraires usités qui varient d'une wilaya à une autre. «Il ya eu des honoraires qui ont été fixés suite à une étude qui a été menée et des sondages qui ont été effectués au niveau de toutes les wilayas du pays», a expliqué M. Bourkaib lors de son intervention sur la chaîne III. «Il faut savoir également que les 400 DA sont majorés de 50 %. Il y a des incitations financières pour faire arriver la consultation chez un généraliste à 600 DA et à 900 DA les consultations chez un médecin spécialiste. D'autre part, il y a d'autres mesures incitatives qui sont intégrées dans cette convention», a-t-il ajouté. A une question de savoir comment s'appliquent ces incitations, il a expliqué qu'il s'agit d'incitations financières qui sont accordées quand il y a prescription de médicaments fabriqués en Algérie. Actuellement, il y a environ 1 200 médicaments qui sont fabriqués localement, y compris des princeps. «Quand il y a une molécule qui est choisie pour traiter une maladie, il y a plusieurs alternatives qui se présentent. Quand le médecin met la marque fabriquée en Algérie, il a une incitation financière de 50 % sur le prix de la consultation», a indiqué M. Bourkaib. Interrogé sur le nombre des médecins qui ont adhéré à cette convention, il a souligné que des médecins y adhérent chaque semaine. « A ce jour, nous avons 2 100 médecins conventionnés à l'échelle nationale», a-t-il precisé. Dans un premier temps, ce dispositif concerne les retraités et les membres de leurs familles et les malades chroniques. En 2013 il sera généralisé à toutes les autres catégories sociales. Cnas - hôpitaux français : la polémique est dépassée - Interrogé sur le contentieux entre la Cnas et les hôpitaux français, M. Bourkaib a expliqué qu'il s'agit d'un litige pour lequel la partie française n'a pas fourni des justificatifs sur des factures transmises à la CNAS. « En tout état de cause je vous annonce qu'il il y aura ce mois de mars une réunion d'un comité d'experts mixte représentant des établissements de soins français et la CNAS pour examiner tous les dossiers en contentieux. « La CNAS a été toujours disposée à régler les factures justifiées, et ça été toujours fait », a affirmé M. Bourkaib. Selon lui, ce qui reste en litige ce sont les factures de soins qui ont été transmises à la CNAS et pour lesquelles elle n'a pas délivré de prise en charge ou bien des soins pour lesquels elle n'a pas donné son engagement de prise en charge. «C'est vrai qu'à un moment donné la polémique a pris de l'ampleur parce que les établissements de soins français ont mis en avant le contentieux financier par rapport à l'acceptation des prises en charge délivrées par la CNAS. Tout cela est dépassé actuellement ». A une question de savoir si les arguments avancés par la partie française sont justifiés, M. Bourkaib a répondu par la négative. « À mon sens les arguments avancés ne sont injustifiés parce qu'on ne peut pas mettre un contentieux financier en avant au détriment de valeurs éthiques», a-t-il dit. Pour rappel, la partie française revendique une facture « salée » de 700 millions d'euros. A ce propos, le directeur général de la sécurité sociale a tenu à démentir formellement ce chiffre qu'il a qualifié de « fantaisiste », mais il a refusé de dévoiler le chiffre exact au centre du litige. Baisse du prix des bandelettes réactives d'auto-surveillance glycémique Les bandelettes réactives d'auto-surveillance glycémique pour les diabétiques seront soumises à de nouvelles procédures. Il s'agit d'un travail qui a été fait en concertation avec tous les intervenants sur le marché national pour faire baisser le prix de ces bandelettes qui sont consommées d'une manière importante vu que les diabétiques ont besoin de cette auto-surveillance glycémique. Grace à ce travail, il y a eu une baisse jusqu'à 30 % des prix de ces bandelettes. Outre la mise de cet instrument important à la disposition des malades à un prix attractif, les nouveaux prix feront un peu plus de 1,5 milliard d'économie à la sécurité sociale.