Envolée - Les prix de la pomme de terre ont flambé depuis plusieurs jours dans les principaux marchés de la capitale. Une tournée effectuée aux marchés de fruits et légumes de Bir Mourad Raïs, El Madania et de la cité El Afia (Kouba), a permis de voir que les prix de ce produit de large consommation s'affichaient allégrement dans une fourchette de 85 à 100 DA, contre 40 à 50 DA il y a trois semaines. «La récolte de la pomme de terre prévue pour le mois de février a été décalée d'un mois en raison du gel qui a frappé les zones productrices suite aux récentes intempéries», a expliqué le président du Conseil interprofessionnel de la filière pomme de terre, M. Séraoui. La production de «la primeur» qui devait entrer sur le marché fin février sera récoltée d'ici fin mars à début avril. «Nous devons attendre jusqu'au début du mois prochain (avril) pour voir la hausse des prix s'estomper», a indiqué M. Séraoui, soulignant que le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) qui a mis sur le marché des quantités, bien que limitées, a empêché le prix de ce tubercule d'atteindre les 200 DA/kg. Rencontrés au marché d'El Madania, des citoyens venus faire leurs courses avaient du mal à cacher leur étonnement, voire leur mécontentement, en constatant la flambée des prix de la pomme de terre qui a plus que doublé. «C'est du jamais vu !» s'exclame une vielle femme lorsque un vendeur ambulant lui a répondu que le prix du kilo de la pomme de terre était de 100 DA. Les étals des détaillants ne sont plus remplis, comme de coutume, par ce «produit prisé» par le consommateur. Chez certains commerçants, seulement quelques kilos sont étalés, alors que d'habitude des quintaux de ce produit sont exposés et souvent écoulés en un temps record. «D'habitude j'achète 6 à 8 quintaux de pomme de terre pour les revendre. Mais avec la flambée des prix de gros au marché de Bougara (Blida), je n'achète que 1 à 2 quintaux. Ce n'est plus vraiment rentable pour moi», déplore Abdelkader, un détaillant du marché d'El Madania. De plus, les gens n'achètent plus la même quantité avec cette flambée des prix. A peine s'ils achètent 2 à 3 kilos, a-t-il ajouté. La criée des vendeurs ambulants a disparu, a confié un habitant de ce quartier. Selon lui, il serait indécent de «crier à tue- tête» pour proposer un kilo de pomme de terre à 100 DA. Pour Rachid K, détaillant au marché d'El Afia, un réseau de spéculateurs qui guettent les fluctuations du marché y est pour beaucoup dans cette flambée des prix de la pomme de terre. Les consommateurs restent, quant à eux, partagés sur cette flambée «inattendue» qui vient une fois de plus grever leur budget. Pour certains d'entre eux, la pomme de terre est à «bannir» de leurs achats jusqu'à «nouvel ordre», soulignant leur incompréhension devant cette «soudaine» flambée des prix.