Défi - Le stand de Atra Merabti, une artisane spécialisée dans la menuiserie d'art, attire un nombre considérable de visiteurs depuis l'ouverture, la semaine dernière à Souk-Ahras, d'une d'exposition d'œuvres réalisées par des femmes au foyer. Initiée par la direction des la formation professionnelle, l'exposition, qui se tient à la salle Djouad-Noureddine de Souk-Ahras, présente divers produits de broderie, de couture, de pâtisseries traditionnelle et moderne confectionnés par des artisanes qui ont en commun de travailler toute à domicile. Atra Merabti se distingue toutefois pour avoir opté pour une activité généralement réservée à la gent masculine, mais qu'elle a su développer, parvenant à ouvrir un atelier prospère dans l'un des locaux à usage professionnel réalisés par les pouvoirs publics dans le cadre du soutien à l'emploi. Pour se maintenir, puis réussir, dans ce créneau d'hommes, Atra affirme avoir dû surmonter une multitude d'obstacles dont «le premier et le plus rude» a été, reconnaît-elle, le «regard des autres» qui ne voient pas d'un bon œil une femme «osant» se hasarder dans une profession traditionnellement masculine. Titulaire d'un certificat d'aptitude professionnelle obtenu en 2007 à l'Institut national spécialisé de formation professionnelle (INSFP) de Souk-Ahras, cette artisane a réussi, grâce à un microcrédit accordé par l'Agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM), à inclure les activités de sculpture sur bois et de confection de meubles tapissés de cuir et de tissus. En dépit de la qualité reconnue des produits qu'elle fabrique, cette artisane reconnaît affronter «certaines difficultés» pour commercialiser ses salons, tables basses, armoires, coffrets et autres cadres. Des difficultés qui ne lui font pas, cependant, fait baisser les bras, surtout, dit-elle, en montrant un carnet de commandes bien garni, que ces expositions permettent de juger sur pièce de la qualité des produits. D'autres artisanes, parmi celles qui activent dans la couture, regrettent le manque de matières premières de qualité, le marché étant inondé de textiles d'importation «bon marché mais de quantité douteuse», selon elles. L'on a signalé à la direction de la formation professionnelle un «engouement croissant» dans la wilaya de Souk- Ahras, pour les formations proposées aux femmes au foyer. Pas moins de 550 d'entre elles, dont la moitié réside en zones rurales, se sont inscrites lors de la session de février dernier.