Résumé de la 1re partie La fée, qui s?était déguisée en biche, se révèle au jeune homme. Celui-ci prend mal le fait qu?elle se soit moquée de lui. «J?ai essayé par trois fois de t?approcher afin que tu comprennes combien c?est important d?aimer ! Tu as ressenti de la tendresse pour la biche, mais c?est seulement parce qu?elle était blessée ! Ne peux-tu pas me regarder, à présent, comme une femme ? ? Il n?y a pas de place dans mon c?ur pour toi ! Le moulin a besoin de moi le jour, la nuit? il m?appelle sans cesse.» La fée comprit que rien n?y ferait. Elle partit, bien déçue, tout en promettant de se venger? Le lendemain, quand le meunier se réveilla, le soleil commençait à poindre. Saïd fut surpris par un silence inhabituel. Il n?entendait pas le chant joyeux de l?eau qui entraînait interminablement la roue. Ce qu?il vit le terrifia : la rivière semblait figée comme si elle était prisonnière de la glace. La roue s?était arrêtée, refusant de travailler ! Le meunier fut désespéré. Le moulin avait perdu son âme. Le meunier avait perdu son c?ur. Puis, un beau matin, réveillé par le chant des oiseaux, il s?aperçut que son chagrin était moins intense et, sans comprendre ce qui lui arrivait, il fut pris d?une irrésistible envie de voyager? Lui qui n?était jamais allé plus loin que son village ! Il jeta sur son épaule une besace garnie d?un peu de pain, d?eau et de fromage. Il ferma la porte du moulin et, à grandes enjambées, il prit le chemin de nulle part tel un vagabond. Il s?éloigna rapidement de la vallée, répondant seulement à ce besoin impérieux de mettre une grande distance entre lui et ce qu?il avait tant chéri auparavant. Il coucha à la belle étoile, évitant tout d?abord villages et gens, comme s?il avait commis quelque mauvaise action? Curieusement, plus il marchait, plus il se sentait réconforté. Il ralentit dès lors l?allure et commença à regarder autour de lui. Ce qu?il vit, lui plut? Il n?avait jamais prêté attention à la nature auparavant. Il admira un héron cendré qui pêchait sa nourriture au bord d?un étang de satin lumineux ; il écouta les mille chants d?oiseaux aux sonorités toutes différentes les unes des autres ; il respira les parfums qui montaient de la terre fraîchement cultivée, celles des bois et des forêts. Il se sentait libre, heureux comme jamais il ne l?avait été ! Puis il parla aux villageois et surtout il les écouta. Il rendit quelques services aux uns et aux autres. Saïd aima chacun des visages rencontrés, les grava dans sa mémoire à tout jamais. S?installa-t-il enfin quelque part ? Prit-il femme ? Nul ne le sait, car on perdit bien vite sa trace? Quant à la fée, ne le voyant pas revenir, elle lui pardonna. La rivière de nouveau coula, mais la roue du moulin tourna en pure perte. Jamais elle ne revit Saïd. Depuis lors, un étrange saule aux longs cheveux argentés a poussé à cet endroit. Les hommes de ce lieu racontent que c?est la fée qui s?est figée ainsi par désespoir, ne pouvant oublier son amour perdu.