Résumé de la 9e partie n Alphonsine danse avec un jeune homme, qui se révèle être un comte. Il lui laisse discrètement son adresse, mais elle hésite à quitter le restaurateur parisien qui l?entretient. Elle hésite encore deux jours ; le troisième, elle quitte son protecteur et rejoint le comte. Celui-ci l?accueille à bras ouverts. «Je savais que tu allais venir !», dit-il. En fait, on ne résiste pas au comte de Guiche. Il est non seulement jeune et très beau, mais aussi riche. Il a commencé une carrière de polytechnicien, mais il l?a abandonnée, préférant vivre dans le plaisir, s?adonner à ses deux passions : les chevaux et les femmes. Il est, en effet, membre du fameux Jockey-Club et les chevaux n?ont pas de secrets pour lui. Il aime aussi s?entourer d?amis, discuter, boire, danser? «Tu es très jolie, dit-il à Alphonsine, mais tu as gardé des manières et des goûts de paysanne. Aussi, faut-il refaire ton éducation !» Pour commencer, il va changer ce nom qui sent bon la campagne, mais qui n?est pas fait pour briller dans le monde : elle ne s?appellera plus Alphonsine Plessis, mais Marie Duplessis. Il l?installe dans un luxueux appartement et fait venir une foule d?enseignants pour lui apprendre la diction, l?orthographe, le piano, le chant, la danse? La jeune femme se montre une élève très studieuse et elle apprend très vite tout ce qu?on lui enseigne. Elle veut réellement devenir une femme du monde, comme le souhaite le comte, mais aussi lui faire plaisir. Le comte commence déjà à l?emmener dans les réceptions, la montrant à ses amis, fier des progrès qu?elle fait. Mais le comte est également fier de sa beauté : la petite jeune fille est devenue ? bien qu?elle n?ait que dix-huit ans ? une dame. Elle est toujours mince et sa taille tiendrait dans une main, mais elle a de somptueux cheveux noirs, de grands yeux de jais, une peau blanche et satinée? et revêtue des plus belles robes et parée des plus somptueux bijoux, elle semble sortir d?un conte de fées. Dans les réceptions comme au spectacle, tous les yeux se tournent vers elle. Et comme elle a pris l?habitude d?avoir toujours avec elle un bouquet de camélias, on la surnomme la Dame aux camélias. Elle est éperdument reconnaissante envers le comte de Guiche et elle l?aime même. Mais lui, l?aime-t-il ? Quand elle lui pose la question, il se contente de rire : elle n?est pas la seule dans sa vie ! Pourtant, il suffisait qu?il prononce les mots magiques «je t?aime» pour qu?elle se jette à ses pieds, pieds et poings liés ! Plus tard, on reprochera à la Dame aux camélias d?avoir été une femme froide et insensible ; en fait, elle était très sentimentale, seulement, elle n?avait pas trouvé l?âme s?ur à laquelle s?accrocher. Les hommes qu?elle rencontrait ne l?approchaient que pour sa beauté. Elle n?allait vers eux que parce qu?ils lui assuraient la sécurité : une fois qu?ils avaient trouvé mieux ou qu?elle avait trouvé mieux, chacun s?en allait de son côté? En février 1841, elle reçoit une lettre de Normandie lui annonçant la mort de son père. Elle décide alors de faire le voyage pour revoir les lieux de son enfance. Elle en revient, bouleversée, décidée de ne plus jamais retourner dans ces lieux où elle a tant souffert. Pourtant, elle a reçu un accueil chaleureux des habitants de son bourg, fiers de recevoir une grande dame?(à suivre...)