Résumé : Samia émet le souhait de rencontrer Djamel. Elle avoue à ses parents que si le jeune homme avait un physique agréable, elle ne connaissait encore rien de son caractère. Malgré les réticences de son père, la jeune fille finit par avoir gain de cause… 11eme partie Djamel conduisait d'une main ferme. À côté de lui, son père ne cessait de gesticuler. Le vieil homme était si heureux ce jour-là qu'il n'arrivait pas à maîtriser son excitation. Sa mère, de son côté, ne cessait de parler de Samia et de sa famille. - Ce sont de braves gens. Et cette fille est une vraie beauté, ne trouves-tu pas Djamel ? Djamel hoche la tête sans répondre. C'est son père qui prend la parole : - Oui, elle est belle, jeune et adorable. Oh oui ! On ne trouvera pas mieux ailleurs. Moi je suis d'accord pour qu'elle soit des nôtres. - On dirait que c'est toi qui va te marier, lui lance sa femme du siège arrière. Omar cesse donc de fabuler et laisse Djamel prendre sa décision. Alors, mon fils, qu'en dis-tu ? Djamel dépasse un véhicule léger et reprend sa droite avant de répondre : - Mère, de telles décisions ne se prennent pas facilement. Je trouve cette fille formidable, mais je ne la connais pas encore. - Tu auras le temps de la connaître, mon fils. Tu auras toute la vie. - Oui, mais ne dit-on pas que le mariage d'une nuit doit être négocié une année durant ? - Oui, mais tout de même tu as ton opinion sur ces gens. - Oui. En apparence, ils sont bien en tous points, mais parfois, il suffit de peu pour que tout s'écroule. Tu vois, mère, je serais heureux d'épouser cette fille, elle est belle, et semble bien éduquée, mais à part sa beauté et ses manières je ne connais encore rien d'elle. La vieille femme pousse un long soupir. - Ah ! cette nouvelle génération de jeunes fous. - Nous sommes fous peut-être, mais un peu plus consciencieux. - Fais comme il te plaira, mon fils, mais d'ores et déjà, tu as notre bénédiction, lui dit son père en lui serrant le bras. Djamel accélère et ils se retrouvèrent vite devant leur villa. Ses parents descendirent, mais lui préféra rouler encore un moment sur la route. Il redémarre donc et se met à réfléchir. “C'est incroyable mais vrai. Cette fille que je rencontre au gré du hasard dans une pâtisserie, qui me bouscule et s'imprègne de sucre et de crème sera ma future femme. Alors que je me languissais d'elle et me morfondais dans mes hésitations, le hasard la remet sur mon chemin. Mon Dieu, comme elle est belle. Mère avait raison sur ce point-là. Et puis sa famille a l'air d'être des plus correctes. Je n'ai rien à dire, mais j'aimerais tant la rencontrer avant de m'embarquer dans l'aventure de mariage, bien que je n'aimerais pas la perdre.” Il s'arrête au bord de la route et allume une cigarette. Il repense encore une fois à Samia dans la pâtisserie. Une poupée de sucre et de crème. Fragile et délicieuse. Des yeux de biche, un nez aquilin et une bouche en cerise. Oui. Le tableau n'était pas mal, et ce qui ne gâche rien, cette fille paraissait cultivée. Ah, oui, il savait reconnaître cet air d'intellectuel qui ne trompe pas. Samia avait aussi de la classe, et beaucoup d'autres qualités. Cela il l'avait pressenti au premier regard. Il consulte sa montre et note que le jour commençait à décliner. Va-t-elle se décider à l'appeler enfin ? Où bien le fera-t-elle languir, jusqu'à ce qu'il crie grâce ? Il sourit. “Je commence à comprendre l'angoisse des amoureux", se dit-il. Il redémarre et se décide enfin à rentrer chez lui quand son portable se met à sonner. Y. H. (À suivre)