Un buste en bronze à l'effigie du dramaturge Abdelmalek Bouguermouh, a été installé lundi soir dans le hall du premier étage du théâtre régional de Béjaia (TRB), déjà baptisé à son nom depuis novembre 2010. D'une grandeur de 40 cm et posée sur un socle en marbre de 1,40 m, la sculpture est l'œuvre d'un enfant de Béjaia, Olivier Graïne, un ancien lauréat de l'Ecole supérieure des Beaux arts d'Alger, et auteur d'un parcours remarqué en Europe, notamment en Belgique. Il est, par ailleurs, le concepteur de la stèle, érigée en 2010, à l'effigie de Mouloud Mammeri. De concert avec Omar Fetmouche, dramaturge et actuel directeur du TRB, Graine a décidé, en effet, de se mettre à l'œuvre pour soutenir l'hommage général et posthume rendu, depuis quelques mois, à celui qui a été le déclencheur et l'artisan de l'éveil théâtral dans la wilaya. Bouguermouh a été ravi à la scène théâtrale algérienne, lors d'un accident de la route, survenu en novembre 1989, à El-Kseur, à 25 km de Béjaia, alors qu'il n'avait que 43 ans. Il a laissé derrière lui une pléiade d'œuvres scéniques, dont «R'djel Ya H'Lalef», sa dernière œuvre, qu'il n'a pas eu le temps de voir grandir, mais surtout des traditions de travail et de création, qui font de Béjaia un des espaces d'expression des plus aboutis et des plus prolixes du pays, selon des professionnels. Après sa disparition, le théâtre est demeuré étincelant, soutenu il est vrai par des artistes de renom eux aussi, à l'instar de Ahmed Khoudi, Mohamed Fellag, Azzedine Medjoubi et Omar Fetmouche, qui se sont relayé pour le maintenir au niveau des exigences de Bouguermouh. Lauréat de l'Institut d'art dramatique A.Y. Lounacharoski de Moscou (19696-1974), Bouguermouh a dirigé, à son retour en Algérie, un atelier d'art dramatique au centre culturel d'Alger, et travaillé pour la télévision nationale avant de se voir confer les destinées du théâtre de Béjaia en 1986. En 2010, l'établissement a été baptisé à son nom, suivi en 2011, d'un hommage soutenu lors de la 4e édition du Festival international d'Alger, institué et délocalisé depuis à Bejaia. La sculpture qui lui est consacrée, est un hommage supplémentaire pour le remettre au cœur du théâtre, qu'il va désormais hanter. Olivier Graine, s'étant évertué à restituer fidèlement ses traits, notamment sa longue et notoire chevelure.