Résumé de la 5e partie - Nadia supplie son père de se rendre au chevet de son frère malade. Ahmed croit que son frère ne cherche qu'à lui soutirer de l'argent. Il décide d'y aller, après tout, si c'est une feinte de Omar et de sa famille, il le découvrira et il repartira aussitôt. Ce qui le gêne, c'est que sa fille, Nadia, a insisté pour l'accompagner. — Je veux voir mon oncle une dernière fois, a-t-elle dit, c'est mon droit ! — Et si ton oncle n'a rien ? — Eh bien, je le verrai quand même. C'est mon oncle après tout et cela fait longtemps que je l'ai pas vu ! Elle l'accompagnera donc. Ils partent de bonne heure pour profiter de la fraîcheur du matin. Au village, où ils arrivent trois heures après, il fait une chaleur infernale. Voilà plus de dix ans que Ahmed n'a pas mis les pieds ici. Et il est ému de retrouver son pays natal. Les gens le reconnaissent et le saluent. «C'est bien que tu sois venu voir ton frère, lui dit un vieux cousin, on a cru qu'il n'allait pas passer la nuit !» Nadia serre la main de son père, émue et murmure. — Tu vois, papa, il était sincère ! Ahmed est également ému. Son frère est réellement malade, encore heureux qu'il soit encore en vie et qu'il puisse le voir. Sa belle-sœur et sont neveu l'accueillent au seuil de la porte, éplorés. — Ah, Ahmed, dit Fatima, la femme de Omar, ton frère est perdu ! Il n'attend que toi pour rendre l'âme ! — Mon oncle, mon oncle, pleure Toufik, le fils, qu'allons devenir, sans mon père ? Ahmed le serre contre lui, très ému. Nadia, elle, pleure. On les conduit dans la chambre du mourant. Ahmed a mal au cœur en apercevoir ce frère gisant sur son lit, plus pâle que le drap qui le couvre. Omar, très amaigri, n'est plus que l'ombre de lui-même. — Omar ! s'écrie Ahmed. Il se penche sur lui et l'embrasse. — Mon frère, mon frère, gémit Omar, Dieu merci que tu sois venu… Je peux mourir maintenant ! — Non, tu ne mourras pas, dit Ahmed, qui pleure, tu ne mourras pas, je te ferai soigner, envoyer même à l'étranger ! Mais Omar ne semble plus entendre ces mots. Il serre la main de son frère et répète : — Pardon, pardon… — C'est toi qui doit me pardonner ! Il ne tarde pas à tomber dans l'inconscience. Ce n'est qu'au milieu de la matinée que l'étreinte de la main va se desserrer. Omar meurt sans être revenu à lui, sans avoir parlé à ce frère qu'il voulait tant revoir. Ahmed va rester là une bonne heure, à côté de ce frère avec lequel il s'est brouillé… Il se rappellera son enfance, ses parents et il sera bouleversé. Il va s'occuper de l'enterrement, financer le repas funèbre du défunt et, avant de repartir, avec sa fille, laisser une somme d'argent importante à son neveu. «Je reviendrai avec ma femme et ma fille pour le quarantième jour.» (A suivre...)