Résumé de la 4e partie Rabah, accompagné de Nadir, demande la main de Nadia. Apparemment, Ali n'est pas hostile à son neveu, mais sa femme acceptera-t-elle ? Toute la nuit, il va penser à la jeune fille et toute la nuit, tantôt il se dit que son oncle et surtout Nadia sauront défendre sa cause, tantôt se rappelant l?hostilité de la mère de la jeune fille pour sa famille, il sombre dans le désespoir le plus noir. «Dieu ! se dit-il, pourquoi tant de haine, entre des frères et des neveux ? Pourquoi tant d'incompréhension et d'aveuglement ?» Comme les choses étaient plus faciles, autrefois, quand les grands vivaient. Certes, Nadir et Nadia étaient encore enfants mais déjà, ils s'aimaient et leurs grands-parents les promettaient l'un à l'autre. Il lui semble, comme dans un rêve, entendre la voix chevrotante de sa grand-mère parlant à son grand-père : «Regarde le joli couple qu'ils forment !», et l'aïeul répondait de sa voix grave : «Ils sont faits l'un pour l'autre !» Oui, ils sont faits l'un pour l'autre, alors pourquoi veut-on les séparer ? Pourquoi veut-on les empêcher d'être l'un à l'autre ? «Et s'ils refusent de m'accorder la main de Nadia?», se dit-il. Il rectifie : «Et si la femme de mon oncle refuse ?» Que peut-il faire ? Provoquer une assemblée des sages du village et leur demander de forcer son oncle à lui donner sa fille ? Mais il sait que nulle assemblée n'a le droit d'agir de la sorte ! Il repense à son projet de fugue ; il en a même parlé à Nadia mais la jeune femme sera-t-elle prête à le suivre ? Parviendra-t-il à la persuader de quitter sa famille ? Il n?ignore pas qu'en l'enlevant, il court de gros risques ainsi que Nadia : son oncle, s'il les retrouve, pourrait les tuer. Il pourrait aussi chercher à se venger de sa famille. Mais qu'importent les risques, il aime trop Nadia pour renoncer à elle ! Il sursaute : on vient de frapper à la porte de sa chambre. Il ne répond pas dans l'espoir qu'on le laisse tranquille. Mais on frappe de nouveau. ? Qui est là ? demande-t-il. ? C'est moi, ouvre. C'est sa mère. Que lui veut-elle ? Il se lève et va ouvrir. ? Que veux-tu ? demande-t-il sur un air de lassitude. ? Je voulais voir si tu dormais ! Il aurait dû faire semblant de dormir. Mais c?est trop tard. Il va falloir la supporter. Mais cette fois-ci, Fatima n'est pas venue pour lui demander de renoncer à Nadia. Elle voulait juste s'enquérir de son état. ? ça va, dit-il. ? J'espère que ton oncle arrivera à convaincre sa diablesse de femme ! Le jeune homme la regarde, étonné. ? Oui, dit Fatima, j'ai compris combien tu aimes ta cousine, je ne voudrais pas que tu sois malheureux ! Il a envie de lui dire qu'il est malheureux, il a envie aussi de la prendre dans ses bras et de la serrer très fort, mais sa mère ne l'a pas habitué à ce genre d?effusions. Il se contente donc de dire «merci». ? Dors, mon petit, dit Fatima, la nuit porte conseil ! Et elle le laisse. (à suivre...)