Mission - Rétablir la sécurité à Bamako après l'anarchie qui y règne suite au coup d'Etat et pacifier le nord du pays en proie au chaos, semblent la priorité du nouveau Président. Le président de l'Assemblée nationale malienne, Dioncounda Traoré, est arrivé hier samedi à Bamako pour être nommé chef de l'Etat du Mali par intérim après l'engagement de la junte militaire, sous forte pression régionale et internationale. Arrivé de Ouagadougou, M. Traoré a été accueilli par le ministre burkinabè des Affaires étrangères qui a mené les négociations avec les putschistes en vue de leur retrait du pouvoir, et des parlementaires. Il a brièvement rencontré à l'aéroport des membres de la junte, dont le porte-parole, le lieutenant Amadou Konaré. Lors d'une rencontre avec la classe politique, Dioncounda Traoré a salué la junte pour avoir accepté de rétablir l'ordre constitutionnel. «Je voudrais féliciter ces jeunes officiers qui, quand même, ont eu la sagesse et l'intelligence de comprendre qu'aujourd'hui, notre pays a besoin d'unité, et de solidarité. Notre pays a besoin de son armée pour recouvrer l'ensemble de son territoire», a-t-il affirmé dans sa déclaration diffusée par la télévision publique (ORTM). L'accord de vendredi stipule que le poste de chef de l'Etat intérimaire doit être occupé par le président de l'Assemblé nationale qui, avec son Premier ministre et le gouvernement qu'il va former, aura 40 jours maximum pour organiser des élections. Mais il semble que la situation dans le nord du Mali, dont les trois capitales administratives, Kidal, Gao et Tombouctou sont contrôlées depuis une semaine par les rebelles touareg, les islamistes armés et divers groupes criminels, hypothéquent la tenue d'élections dans les délais prévus. Sa première tâche sera de tenter de pacifier le Nord de ce pays sahélien et enclavé, vaste région en proie au chaos à la suite de l'offensive de rebelles touareg qui y ont proclamé leur propre Etat et de groupes islamistes armés. Dans l'immédiat, de nombreux Maliens se sont dits soulagés du compromis trouvé. Tiébilé Dramé, chef du Parti pour la renaissance nationale (Parena), important sur l'échiquier politique malien, a estimé que «l'heure est à l'union, la réconciliation et la tolérance ». «Nous devons avoir une pensée émue pour la partie de notre peuple qui vit aujourd'hui dans les trois régions du Nord, coupée du reste du pays». L'Union africaine (UA) s'est «félicitée» de l'accord et a exhorté «tous les acteurs maliens concernés à le mettre en œuvre de bonne foi pour permettre à leur pays de relever les défis majeurs auxquels il doit faire face pour rétablir son processus démocratique, ainsi que l'autorité de l'Etat sur l'ensemble de son territoire national.»