Vote - Il juge l'abstention aux prochaines législatives inadmissible et il est allé jusqu'à proposer de rendre obligatoire le vote et d'infliger des sanctions aux abstentionnistes. «Il ne s'agit pas, pas, de couper la tête des gens, mais bien de trouver des sanctions appropriées à ce comportement négatif. Nous devons nous mobiliser pour aller voter, pour que ces élections réussissent et pour que le changement intervienne (à travers) une chambre réellement représentative», a déclaré le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) hier, samedi, sur les ondes de la Radio nationale. Pour lui, il est difficile, voire impossible d'exiger des comptes de l'Etat ou d'élus «mal élus» lorsque le minimum qui nous a été demandé, celui de voter n'est pas accompli : il suggère aux mécontents de déposer un bulletin nul. Cette crainte d'une forte abstention chez M. Ksentini transparaît également chez les partis politiques en lice. Ils ne cessent de multiplier leurs appels à une participation massive à ce rendez-vous électoral à moins d'une semaine de l'entame officielle de la campagne électorale des prochaines législatives. Tout comme les pouvoirs publics qui n'ont pas caché leur crainte de voir les électeurs absents des bureaux le 10 mai prochain, les chefs de file, pour leur part, usent de tous les langages afin «de convaincre» les Algériens à se rendre dans les bureaux de vote ce jour-là. Ils ne ratent aucune occasion afin de donner une leçon «d'un devoir patriotique». Ainsi, le secrétaire général du Parti du renouveau algérien (PRA), Kamel Bensalem, a estimé, hier samedi à Berrouaghia (Médéa), que le boycott des législatives n'est pas la solution aux problèmes que vit le pays, affirmant que ceux qui appellent au boycott des élections législatives du 10 mai prochain veulent maintenir le statu quo et priver le peuple d'une réelle opportunité de participer au changement tant espéré. Dans le même cadre, le président du Mouvement de la société pour la paix n'a pas fait l'économie des mots pour qualifier les prochaines législatives de tournant décisif pour un changement pacifique. «Il s'agit là, d'une opportunité qu'il incombe à tout un chacun de saisir pour opérer le changement souhaité à travers les urnes», a souligné M. Bouguerra Soltani hier à Chlef. Ahmed Djedaï, membre de la direction politique du FFS, a appelé de son côté à partir de Tizi Ouzou, à faire barrage «à toute tentative» de disqualifier les prochaines législatives. Même son de cloche chez Le président du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, a affirmé, à Aïn Sefra (wilaya de Naâma), que le changement réel et radical auquel aspire la jeunesse algérienne est tributaire de la participation massive aux élections du 10 mai prochain. Qualifiant les prochaines élections d'opportunité pour l'avènement d'une nouvelle ère et de tournant décisif dans la vie politique du pays, la présidente du parti de la Justice et du manifeste (PJM) Mme Salhi Naïma a appelé a Alger, quant à elle, l'ensemble des jeunes à participer massivement à ce rendez-vous. Idem pour le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, qui a exhorté de Tébessa et d'Oum El Bouaghi où il a animé des meetings, à une participation massive aux législatives du 10 mai prochain pour construire l'avenir politique du pays. Dans le même contexte, Ahmed Ouyahia, qui a démenti l'appel des tribus de Tamanrasset au boycott des prochaines législatives, a, dans une allocution, lors d'une réunion avec les militants de son parti dans la wilaya, a appelé les partis politiques à participer aux prochaines législatives avec des programmes à même de contribuer au développement du pays.