Un boycott des élections législatives du 10 mai 2012 ne saurait constituer une solution aux problèmes que vit le pays, ont estimé samedi des partis politiques qui ont plutôt appelé les électeurs à participer massivement au scrutin. Ainsi, lors d'un meeting à Berrouaghia (Médéa), le secrétaire général du Parti du renouveau algérien (PRA), M. Kamel Bensalem a estimé qu'un boycott des législatives n'était pas "la solution aux problèmes que vit le pays". M. Bensalem a accusé ceux qui appellent au boycott du scrutin du 10 mai de vouloir "maintenir le statu quo et de priver le peuple d'une réelle opportunité de participer au changement tant espéré". Boycotter les législatives, selon lui, "c'est donner un sursis de plus pour les opportunistes et les affairistes". Pour éviter ce scénario, M. Bensalem a invité les électeurs à exprimer en "force", le 10 mai, leur "désir de changement et de rupture avec les pratiques du passé". De son côté, le Front des forces socialistes (FFS) a mis en garde à Tizi-Ouzou, contre toute tentative de disqualification des législatives, appelant le cas échéant la population à leur faire barrage. Profitant de son passage à la radio locale, M. Ahmed Djedaï, membre de la direction politique du FFS, a pointé du doigt "certains cercles et leurs relais qui projettent d'utiliser la symbolique du 20 avril (printemps amazigh) pour provoquer des troubles et tenter de disqualifier" les législatives, appelant la population à "leur faire barrage". "Ces mêmes cercles ne s'arrêteront pas là, mais ils oseront, en outre, rééditer, le jour du déroulement du scrutin, le scénario des troubles ayant prévalu en Kabylie lors des élections locales de 2002", a-t-il averti. Dans le même ordre d'idées, le président du Parti national pour la solidarité et le développement (PNSD), M. Taleb Mohamed Chérif a fustigé, à Ain Defla, les partisans du boycott, soulignant qu'une grande participation à ces élections était à même de "renforcer" la crédibilité des institutions de l'Etat. "Ceux qui appellent au boycott se trompent. C'est irresponsable de leur part surtout dans la conjoncture actuelle où l'Algérie fait l'objet de tentatives de déstabilisation", a-t-il dit. Par ailleurs, d'autres formations politiques ont plaidé pour le "changement" à l'occasion des législatives, tout en liant ce processus à une participation massive au vote. Le changement "réel et radical", auquel aspire la jeunesse algérienne, est "tributaire de la participation massive au scrutin du 10 mai", a soutenu le président du Front du changement (FC), M. Abdelmadjid Menasra, à l'occasion d'un meeting à Ain Sefra (wilaya de Naâma). Pour M. Menasra, le peuple algérien, conscient de sa responsabilité dans le changement, "est sollicité pour contribuer au changement radical et ne doit pas rester en marge (...)", insistant que les législatives doivent être "libres et honnêtes". De son côté, le président du Front de la justice et du développement (FJD), M. Abdallah Djaballah, a appelé, de Tébessa et d'Oum El Bouaghi où il a animé des rassemblements, à une participation massive aux législatives pour "construire l'avenir politique du pays". Selon M. Djaballah, cet avenir politique, inspiré des idéaux du 1er Novembre 1954 et des principes de l'islam, sera bâti autour d'une démocratie "saine et véritable", pour peu que les garanties données sur la régularité du scrutin soient "appliquées". Une participation "massive" au vote est nécessaire afin d'"engager le changement voulu, faire cesser l'injustice sociale et amorcer un développement réel". De son côté, la présidente du parti de la Justice et du manifeste (PJM) Mme Salhi Naima a exhorté, à Alger, les jeunes à "participer massivement" aux législatives et à choisir "librement" ceux qui les représenteront dans la nouvelle assemblée populaire nationale (APN), en voyant dans les prochaines élections une "opportunité" et un "tournant décisif" pour l'avènement d'une "nouvelle ère" dans la vie politique du pays. Pour le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Bouguerra Soltani, les élections du 10 mai constituent un "tournant décisif pour le changement pacifique et ouvrent une nouvelle page dans l'avenir du pays (...)". Estimant que les contours des prochaines législatives sont de plus en plus "clairs", M. Soltani a appelé, à Chlef, à saisir cette "opportunité" pour "opérer le changement souhaité à travers les urnes". Abondant dans le même sens, le président du Parti de la liberté et la justice (PLJ), M. Mohamed Saïd, a appelé, de Annaba et de Souk Ahras, à une "large mobilisation" pour faire des législatives le "début du changement politique et de la réhabilitation morale".