Plusieurs organisations non gouvernementales devraient déposer aujourd'hui, mercredi, une plainte pour non-assistance à personne en danger mettant en cause l'armée française, un an après le décès de 63 migrants dans une embarcation au large de la Libye. Cette plainte sera déposée au nom de quelques-uns des survivants de «ce périple cauchemardesque», ont indiqué hier ces associations. Le 26 mars 2011, quelques jours après le début du conflit libyen, 72 Africains, âgés de 20 à 25 ans, et deux bébés montent à bord d'un fragile canot pneumatique d'une dizaine de mètres de long. Ils avaient payé des trafiquants pour rejoindre l'Europe. Mais la situation s'était rapidement détériorée à bord de l'embarcation surchargée qui avait dérivé plusieurs jours pour être finalement rejetée sur les côtes libyennes le 10 avril. Les dix rescapés avaient été arrêtés, emprisonnés et, faute de soins, l'un d'eux mourait. Ils arriveront finalement à quitter la Libye en guerre. «Dans cette affaire, plusieurs occasions de sauver les vies ont été perdues» car «personne n'a porté secours à ce bateau, malgré les signaux de détresse», avait regretté, fin mars, la sénatrice néerlandaise, Tineke Strik, auteur d'un rapport rendu public fin mars. Son enquête a mis en lumière «un ensemble de défaillances» de la part notamment des autorités libyennes, des services italiens de sauvetage maritime, mais aussi de l'OTAN et des pays «dont les navires dans les environs du bateau ont manqué à leur obligation de sauver ces personnes».