Interpellations - Des enquêtes ont permis de découvrir "des caisses d'armes neuves" au domicile de certaines des 22 personnalités arrêtées. C'est ce qu'a affirmé hier soir le patron de la gendarmerie malienne. La télévision a montré des fusils d'assaut avec leurs chargeurs, à côté ou sortant de leur emballage. «Ces interpellations font suite à des enquêtes qui ont été menées par nos différentes structures depuis quelques jours», a déclaré le colonel Diamou Keïta, directeur général de la gendarmerie malienne, à la télévision publique (ORTM), sans les nommer et sans donner d'indication sur les conditions de leur détention. La plupart des personnes interpellées ont été ou sont considérées comme des proches du président Amadou Toumani Touré. Parmi elles, figurent l'ex-Premier ministre Modibo Sidibé et l'ex-ministre Soumaïla Cissé. «Ce n'est point une chasse aux sorcières» et «toute la lumière sera faite sur cette affaire», a assuré le colonel Diamou Keïta. «Une commission d'enquête est sur pied pour faire toute la lumière sur ce dossier et il sera aussi transmis aux autorités judiciaires compétentes en la matière», a-t-il insisté». Dans une déclaration à l'issue d'une audience avec le président intérimaire Dioncounda Traoré, le Premier ministre malien nommé mardi, Cheick Modibo Diarra, a affirmé à la télévision publique (ORTM) qu'il allait se renseigner sur les «raisons» de ces arrestations et «faire tout pour sortir de cette impasse». «De toute façon, maintenant, le temps est à la reconstruction de notre Nation», des institutions seront mises en place, «avec les ministères. Tous ceux qui auront des griefs, vis-à-vis de quelqu'un, à ce moment, pourront passer par les canaux légaux», a ajouté M. Diarra. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé, représentant de la médiation ouest-africaine pour la crise malienne, qui a rencontré hier le chef des putschistes, le capitaine Amadou Haya Sanogo, a indiqué avoir abordé avec lui les «préoccupations sécuritaires de l'heure», dont «les interpellations». «Le capitaine nous a expliqué les motivations profondes pour lesquelles un certain nombre de dispositions préventives avaient été prises. Nous avons souhaité que tout cela se fasse, évidemment, dans un cadre républicain», a affirmé M. Bassolé, sans plus de détails, notamment sur ces «motivations» et «dispositions préventives». Selon des sources concordantes, plusieurs personnes appréhendées ont été conduites au camp militaire de (Kati), près de Bamako, quartier général des officiers ayant renversé le 22 mars dernier le président Amadou Toumani Touré (ATT) avant de s'engager le 6 avril à rétablir l'ordre constitutionnel, avec la désignation d'un président et d'un Premier ministre civils de transition.