Candidats - Les favoris de la présidentielle en France, le socialiste François Hollande en tête et le président sortant Nicolas Sarkozy ont jeté leurs forces dans les dernières heures de la campagne hier vendredi avant le premier tour demain dimanche. A compter d'hier vendredi à minuit (22h 00 GMT), les 10 candidats devaient se taire après une campagne dominée par la crise et qui n'a pas passionné. Pour les instituts de sondages, tout semble déjà joué pour, sauf surprise, voir les deux favoris s'affronter en duel au second tour. Au premier tour, François Hollande est donné en tête par quatre enquêtes (jusqu'à 30% des suffrages selon BVA) publiées depuis jeudi dernier, à égalité avec Nicolas Sarkozy selon un cinquième. Le 6 mai, pour le tour décisif, le socialiste serait le grand gagnant avec plus de 10 points d'avance (avec 57% des voix selon CSA et BVA). «François Hollande devant Nicolas Sarkozy : avec les marges d'erreur, avec de la porosité, de l'incertitude, c'est la tendance que nous relevons depuis plusieurs jours», a commenté Brice Teinturier d'Ipsos. Le socialiste «reste relativement stable» tandis que pour le président sortant «ça s'érode». Les deux hommes ont occupé le terrain jusqu'à la dernière minute avec le même objectif : convaincre abstentionnistes et indécis (qui chacun représenteraient un quart des électeurs) de se mobiliser et de «voter utile». Lors de son dernier meeting à Charleville-Mézières (nord-est) devant 4.000 personnes, François Hollande, qui sent la victoire à portée de main, a appelé les électeurs à être à l'origine d'un «choix historique». «A chaque moment de l'histoire, il y a une mission, une responsabilité confiée à une génération (...)», a-t-il lancé. «Ne baissez pas la garde, faites en sorte que nous soyons très nombreux dimanche», a-t-il martelé. Nicolas Sarkozy, a lancé à Nice (sud-est) un ultime appel à la mobilisation pour faire triompher «le choix de la France forte». «Rassemblez-vous, mobilisez-vous, défendez vous, prenez la parole, ne vous laissez pas priver de parole, imposez votre victoire», a déclamé M. Sarkozy devant des milliers de partisans. Le chef de l'Etat conservateur, qui pâtit de son image de «président des riches» n'ayant pas su habiter sa fonction, a fait auparavant un dernier mea culpa. «Peut-être que l'erreur que j'ai commise au début de mon mandat, c'est de ne pas comprendre la dimension symbolique du rôle du président et de ne pas mettre assez de solennité», a-t-il reconnu. Pendant ce temps, les prétendants à la troisième place ont appelé les électeurs à ne pas céder à la bipolarisation. La dirigeante de l'extrême droite Marine Le Pen et le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, se disputent cette place. Quant au centriste François Bayrou, a dénoncé «les démagogues» et le «clivage droite-gauche». Une dernière question restait ouverte : à l'heure d'internet, les résultats vont-ils circuler dimanche avant la clôture du scrutin à 20H00 (18h 00 GMT) ? Les autorités ont menacé de poursuivre les contrevenants. Les dernières images de la campagne - François Hollande, Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen... dernières images des candidats avant la fin de la campagne hier vendredi à minuit. François Hollande s'est rendu en Champagne-Ardennes, une région qui avait voté Nicolas Sarkozy en 2007 et où le candidat socialiste a voulu «mesurer l'ampleur de la désillusion». Nicolas Sarkozy a reconnu hier vendredi avoir fait une «erreur» par manque de «solennité» en début de mandat, qu'il ne «recommettrait plus maintenant». La candidate d'extrême-droite Marine Le Pen a choisi de déambuler dans les allées boueuses d'une exploitation laitière en se présentant comme le défenseur du «vivre et travailler là où on est né»". Le tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a fini dans une usine où il a dit vouloir «être près des ouvriers» pour sa dernière image de campagne. Sur les bords du lac d'Annecy (est), le centriste François Bayrou a lancé un dernier appel aux indécis en leur demandant d'accorder leur confiance à celui «qui a dit la vérité sur l'état du pays».