Avis - Les professionnels du médicament insistent sur la nécessité de soutenir la production locale et l'assainissement de ce secteur. L'Algérie dépense, en médicament, 79 dollars par an et par habitant, a relevé hier M. Mohamed Hacène Tiouririne, un responsable de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), lors d'un séminaire sur le thème «Le nouveau pacte de croissance pour doubler en trois ans la production nationale de médicaments.» Cela «signifie que l'Algérie dépense peu mais importe beaucoup», par rapport à la moyenne mondiale estimée à 127 dollars par an et par habitant, a précisé ce responsable. Citant les chiffres des Douanes algériennes et du ministère de la Santé, M. Tiouririne a précisé également que «la taille du marché des médicaments a atteint 2,9 milliards de dollars en 2011, dont 1,85 milliard de dollars d'importation et 1,05 milliard de dollars de production locale». La production nationale, sur les 1,05 milliard de dollars, 84% revient au secteur privé et 16% au secteur public. Selon ces chiffres, le marché algérien du médicament a avoisiné donc les 3 milliards de dollars en 2011. Une situation qui ne laisse pas les professionnels de ce secteur indifférents. L'Unop a lancé un objectif de doubler en trois ans le niveau actuel de la production nationale. Et pour se faire, selon cette union, la production nationale nécessite des mesures d'appui d'une période de 5 ans. L'UNOP a plaidé également pour la prise de mesures de soutien à travers notamment les financements à taux bonifiés pour les investissements contribuant à cet objectif. Il a été question également d'une extension de l'exonération des droits de douane et de la TVA pour les équipements et les intrants de production. L'union a plaidé en faveur de la mise en place du «couloir vert» au dédouanement des intrants importés par les fabricants nationaux des produits pharmaceutiques. Elle a insisté sur l'urgence d'une législation nationale, «aujourd'hui absente, à même d'encadrer sur des bases pérennes, le développement du secteur». Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), M. Réda Hamiani, présent lors de cette rencontre, a plaidé lui aussi pour l' «assainissement en profondeur» de l'environnement du producteur de médicaments en Algérie, afin d'atteindre l'objectif de doubler en trois ans le niveau de la production actuelle nationale. Selon lui : «Il faut que l'environnement administratif et technique accompagne efficacement les producteurs loin des contraintes bureaucratiques actuelles».