Alors que le ministre de l'Industrie, M. Mohamed Benmeradi a laissé entendre que le projet de l'installation d'une usine Renault en Algérie est tombé à l'eau suite au refus du constructeur français de s'implanter à Bellara dans la wilaya de Jijel, une source proche du constructeur vient dans une déclaration, le contredire, affirmant que Renault pourrait signer un accord dans ce cadre début mai prochain. C'est du moins ce qu'a déclaré hier, vendredi, à l'agence Reuters, une source proche du constructeur. «En Algérie, la signature d'un accord pourrait intervenir début mai», a précisé cette source sous couvert d'anonymat. Une porte-parole de Renault, qui tenait le jour même son assemblée générale annuelle, a, par contre, refusé, selon l'agence, de faire un commentaire, indiquant simplement que les discussions sur ce projet étaient toujours en cours. Des décalarations qui viennent ainsi contredire le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, qui a, pour rappel, indiqué mercredi dernier à Alger, que le constructeur français d'automobiles Renault, a refusé d'implanter son usine à Bellara, dans la wilaya de Jijel, ce qui a fait traîner les négociations sur ce projet. «Les discussions ont pris plus de temps que prévu. Le partenaire étranger a considéré que le lieu proposé pour l'implantation de l'usine est loin du bassin de l'emploi et qu'il n'offrait pas les opportunités nécessaires», a déclaré M. Mohamed Benmeradi. Le ministre de l'Industrie a expliqué que la décision du gouvernement algérien d'implanter cette usine dans la wilaya de Jijel a été dictée par le besoin de créer un équilibre entre les régions en matière d'investissement. Pourtant, lors de l'inauguration de la nouvelle usine marocaine de Renault, le P-DG du constructeur automobile, Carlos Ghosn, avait déclaré qu'il restait «extrêmement intéressé» par la construction d'une usine dans le pays voisin. «Renault est la première marque en Algérie, il n'est pas question de laisser qui que ce soit venir construire en Algérie une usine», avait-il dit. «Si le gouvernement algérien souhaite une usine en Algérie, nous préférons que ce soit une Renault», avait il souligné dans ce contexte estimant que «le site alimenterait d'abord le marché algérien, ce que ne peut pas faire le site de Tanger au Maroc en raison d'échanges commerciaux limités entre les deux pays». C'est dire que c'est une totale confusion qui entoure jusque-là l'installation de Renault en Algérie. Rien n'est plus clair. Début février dernier, pour ne reprendre que cette même déclaration, Mohamed Benmeradi avait déclaré que son département était «sur le point de signer un accord» avec le groupe français. «Nous sommes déjà à la phase de la signature d'un protocole d'accord avec Renault. C'est pour vous dire que nous sommes très près de la concrétisation du projet», avait-il indiqué à l'APS.