Stratégie Critiqué par les Américains pour le mur de Cisjordanie, Sharon lâche du lest avant sa rencontre avec Bush. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon devait soumettre au vote dimanche une proposition de libérer 80 à 100 détenus membres des mouvements radicaux palestiniens Hamas et Jihad islamique, quelques heures avant son départ pour Washington, a rapporté la radio militaire israélienne. Le vote s'annonçait serré alors que M. Sharon entend présenter la libération de détenus islamistes comme la preuve de sa «bonne volonté», lors de sa rencontre mardi avec le président américain George W. Bush à la Maison-Blanche, a ajouté la radio. Onze ministres sont favorables aux libérations de ces islamistes en plus des 350 initialement prévues, tandis que neuf autres ministres membres de formations d'extrême droite ou de la faction «dure» du Likoud (droite), le parti de M. Sharon, sont contre. Trois autres ministres du Likoud «hésitants», dont le ministre des Finances et ancien chef du gouvernement Benjamin Netanyahu, sont en mesure de faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Pour tenter d'obtenir le soutien des ministres de son parti, M. Sharon a convoqué avant la réunion hebdomadaire de son cabinet les ministres membres du Likoud. Les chefs de l'armée et du Shin Beth (service de sécurité intérieure israélien), qui appuient la libération d'islamistes, ont également été convoqués par M. Sharon au Conseil des ministres. Selon la radio, M. Sharon a toutes les chances de l'emporter après un débat qui s'annonçait houleux, ce qui devrait lui permettre de prouver qu'il fait le maximum pour aider Mahmoud Abbas, le Premier ministre palestinien, que le président Bush a reçu vendredi à Washington. La semaine dernière, le gouvernement avait donné son feu vert de principe à la libération d'environ 350 détenus n'ayant pas de «sang sur les mains», c'est-à-dire n'étant pas impliqués dans des attentats anti-israéliens et ne faisant pas partie du Hamas et du Jihad islamique. La question des détenus est capitale pour les Palestiniens et en particulier pour M. Abbas, qui réclament la libération des quelque 6 000 Palestiniens détenus par Israël.