Le gouvernement israélien a voté hier en faveur de la libération prochaine d'une centaine d'islamistes palestiniens du Hamas et du Djihad islamique quelques heures avant le départ du Premier ministre Ariel Sharon pour Washington, a rapporté la radio publique israélienne. Cette décision, soutenue par M. Sharon, qui entend présenter la libération de détenus islamistes comme la preuve de sa “bonne volonté” lors de sa rencontre mardi dernier avec le président américain George W. Bush à la Maison-Blanche, a été votée par 14 voix contre 9, a ajouté la radio. Les ministres des formations d'extrême-droite et de la faction "dure" du Likoud, le parti de Sharon, s'opposaient à la libération d'islamistes, qualifiés de "terroristes". La semaine dernière, le gouvernement avait donné son feu vert de principe à la libération d'environ 350 détenus n'ayant pas de "sang sur les mains", c'est-à-dire n'étant pas impliqués dans des attentats anti-israéliens et ne faisant pas partie du Hamas et du Djihad islamique. Sharon avait toutefois estimé que des islamistes non impliqués dans des violences pouvaient être libérés. Le Premier ministre avait ainsi assoupli sa position sous la pression des Etats-Unis en vue de renforcer la position du Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas, avaient indiqué les médias. La question des détenus est capitale pour les Palestiniens et en particulier pour M. Abbas. Ils réclament la libération des quelque 6 000 Palestiniens détenus par Israël. Le Hamas et le Djihad islamique ont prévenu qu'ils mettraient fin à la trêve de trois mois dans les violences décrétée fin juin si les détenus islamistes étaient exclus des prochaines libérations. Parmi les autres "gestes" décidés par Sharon avant son départ dans la journée pour les Etats-Unis et annoncés en partie vendredi, figurent notamment la levée, hier de trois barrages routiers de l'armée israélienne dans la région de Ramallah et de Bethléem (Cisjordanie) qui rendaient extrêmement difficile tout déplacement pour les Palestiniens. L'armée israélienne devait également permettre la réouverture de la route reliant Naplouse à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. Israël va aussi permettre à environ 9 000 Palestiniens de revenir travailler sur son territoire, dont 5 000 de la bande de Gaza, 2 500 de la ville de Kalkiliya (nord de la Cisjordanie) et plus d'un millier de Bethléem. Israël s'apprête enfin à transférer le contrôle de deux villes de Cisjordanie, sans doute Jéricho et Kalkiliya, aux Palestiniens. Les modalités de cette opération doivent être mises au point dans les prochains jours au cours d'une rencontre entre Mohammad Dahlane, ministre palestinien délégué aux Affaires de sécurité et le ministre israélien de la Défense, Shaoul Mofaz, avait indiqué samedi le ministre palestinien de l'Information Nabil Amr. L'armée israélienne avait transféré début juillet le contrôle de Bethléem aux Palestiniens.