Nouveauté - Après l'annonce de la retraite internationale d'Antar Yahia et de Nadir Belhadj, c'est au tour de Karim Matmour de demander un break chez les Verts ! Que se passe-t-il chez les Verts ? Les héros d'Omdurman sont-ils vraiment fatigués ? Quelle mouche a piqué Karim Matmour pour annoncer, trois jours seulement après Antar Yahia, son intention de marquer un break avec l'équipe nationale, au moment où le site de son club, l'Eintracht Francfort, évoque une retraite définitive de l'attaquant de la sélection ? Se sont-ils donné le mot ou est-ce l'effet d'un syndrome d'une retraite anticipée chez les Verts qui est en train de sévir ? Si pour Antar Yahia, la décision a été plus ou moins justifiée, voire acceptée, et encore, celle de Karim Matmour est discutable, car ce n'est pas à 27 ans que l'on prend sa retraite internationale ! Cela intervient au moment où la saison se termine, mais surtout à la veille de trois rendez-vous importants comptant pour les éliminatoires de la CAN 2013 et du Mondial brésilien de 2014. Dans cette histoire, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond puisque ce sont les anciens, censés poursuivre leur mission et encadrer la nouvelle génération, qui décident de mettre les voiles, après que le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, a décidé de se passer des services de Karim Ziani. S'ensuivra le retrait de Nadir Belhadj (30 ans le 18 juin prochain) qui a déjà fait l'impasse sur le dernier match des Verts en Gambie avant d'informer le staff technique en mars de son intention de ne plus porter le maillot national. Une autre question qui se pose : Halilhodzic n'a-t-il pas failli quelque part à sa mission de conserver le noyau dur de la sélection au lieu d'opter pour des portes trop ouvertes ? Le patron des Verts n'a-t-il pas également cette obligation de motiver ses joueurs à même de les laisser tout le temps accrochés à la sélection et ne pas tomber dans la lassitude ni céder à la moindre pression, qu'elle soit exercée par un club ou d'ailleurs ? Matmour s'est-il solidarisé avec Yahia, après le départ de Mansouri, ce dernier a été également décoré de la médaille du mérite, puis celui non encore officialisé de Belhadj ? En tous les cas, la «pause» demandée par Matmour suscite moult interrogations et met le sélectionneur national dans la gêne à quelques jours du stage de l'équipe nationale prévu le 22 mai prochain. Halilhodzic a toujours compté sur Matmour, même quand ce dernier n'était pas en grande forme car considérant que ce joueur rentrait bien dans ses plans et devrait jouer un rôle important dans le groupe. L'embarras Halilhodzic ne veut pas réagir Interrogé au sujet de cette décision, Halilhodzic, qui se trouve en ce moment en France pour préparer le prochain stage à Lisses, dans la région parisienne, s'est juste contenté de dire qu'il était surpris et qu'il réservait ses commentaires pour après. Le patron des Verts préfère revenir sur Alger et surtout s'entretenir avec le président de la fédération Mohamed Raouraoua pour examiner cette question car il y va des intérêts et de l'avenir de l'équipe nationale avant tout. Ce qui est certain, c'est que le président va réagir et prendre ses responsabilités devant cette situation qui peut inciter d'autres cadres à vouloir quitter prématurément l'équipe nationale, ce qui serait une première dans les annales de l'histoire de notre football et une affaire qui ferait beaucoup de bruit. Qu'on le veuille ou non, le maillot de la sélection est sacré et on ne le marchande pas, quel que soit la raison. Tous les joueurs passés par la sélection doivent un minimum pour leur pays et pour cette équipe qui les a faits à un moment ou un autre. Le communiqué Un message flou Par le biais de ce communiqué, je souhaite m'adresser aux supporters algériens, à mes coéquipiers de la sélection et à toute la famille du football national. Je vous annonce ma décision de me mettre en retrait de l'équipe nationale d'Algérie pour les prochaines échéances. Ce n'est pas une décision qui a été facile à prendre. Je ne l'ai pas décidé sur un coup de tête, elle est le fruit d'une réflexion avec toute la considération que mérite la situation. J'ai donc informé le président de la fédération, Mohamed Raouraoua, le sélectionneur national Vahid Halilhodzic ainsi que son staff technique de mon désir de faire une pause avec les Verts. Si je veux être de nouveau performant avec l'Algérie, il faut d'abord que je le sois avec mon club. C'est désormais mon objectif. J'ai toujours tout fait pour honorer dignement le maillot de l'équipe nationale et quand je viens en sélection c'est pour apporter un vrai plus. Je ne veux pas tricher avec mon pays car le maillot national mérite une implication sans faille. Sous aucun prétexte, je ne veux déroger à cette règle immuable. Je tiens à remercier le président de la FAF, le sélectionneur et son staff technique pour leur compréhension. Je pense également à mes coéquipiers à qui j'adresse mes sincères encouragements pour les prochains matches. J'ai l'Algérie au cœur et je serai bien évidemment le premier des supporters. A bientôt. L'histoire Même le grand Zidane avait fait marche arrière Ce qui se passe en équipe nationale, avec l'affaire Matmour et les autres, rappelle un peu l'épisode vécu par l'équipe de France en 2005 lorsque Zinedine Zidane avait annoncé le 12 août 2004 de prendre sa retraite internationale, avant de décider de revêtir le maillot bleu. En effet, après une série de discussions avec le sélectionneur de l'époque, Raymond Domenech, Zinedine Zidane, alors meneur de jeu du Real Madrid, a fini par annoncer son grand retour en équipe nationale, en compagnie de Claude Makelele, mais aussi de Thuram, ce qui a fait atténuer la saignée qui a eu lieu chez les Bleus après l'été et l'Euro 2004. La suite on la connaît puisque Zidane et ses copains avaient réussi à qualifier la France en Coupe du Monde et réaliser un Mondial 2006 époustouflant avant d'échouer en finale face à l'Italie aux tirs au but. Ainsi, moins d'un an après l'annonce de sa retraite internationale, Zidane rechausse de nouveau les crampons le 17 août 2005 à l'occasion du match amical contre la Côte d'Ivoire à Montpellier. Assisterons-nous au même scénario avec certains joueurs de l'équipe nationale qui, aujourd'hui, veulent quitter prématurément la sélection, à un moment crucial du coup d'envoi des éliminatoires du Mondial brésilien de 2014 et des qualifications de la CAN 2013 ? L'avenir nous le dira. La confirmation Belhadj : «Ça n'a rien à voir avec Mesbah» Dans une interview accordée à Francefootballl.fr, Nadir Belhadj a confirmé son intention de mettre un terme à sa carrière internationale. «Oui, j'arrête la sélection. C'est une décision qui a été difficile à prendre. J'en avais informé, il y a quelque temps, le sélectionneur Vahid Halilhodzic. Il m'avait demandé de ne pas me précipiter et de bien réfléchir. A un moment, il faut savoir laisser sa place à un autre. Cela fait neuf ans que je joue avec la sélection algérienne. Il y a une forme d'usure. J'évolue au Qatar, et il y a effectivement aussi ces longs voyages à faire. C'était le moment opportun de laisser la place à une nouvelle génération qui arrive», a-t-il indiqué. Selon des informations qui estiment que sa décision d'arrêter est motivée par l'émergence du latéral gauche de l'AC Milan Djamel Mesbah, Belhadj ne voit pas les choses sous cet angle. «Cela n'a absolument rien à voir. J'y pense déjà depuis un bon moment. Avec Djamel, on a joué ensemble en sélection. J'ai même été remplaçant quand il était là. Entre nous, le rapport était très sain. Lui ou un autre, la concurrence fait partie de mon métier. Je suis content de ce qui lui arrive et de voir un Algérien évoluer à l'AC Milan», souligne-t-il.