Echéance - Entamée depuis le 15 avril dernier, la campagne électorale pour les législatives du 10 mai s'achève aujourd'hui à minuit. Cette campagne a été l'une des plus ratées de l'histoire des élections pluralistes depuis 1989 en Algérie. Tout y était sauf le public. Car faudrait-il le reconnaître, depuis son entame, hormis quelques coups forcés de certains candidats «habitués» les rassemblements de bon nombre de candidats ont été carrément un fiasco. Autrement dit : dans la plupart des cas, ces mêmes candidats se sont retrouvés face à des salles quasiment vides quand ils ne sont pas malmenés par les populations dans les places publiques. Et les exemples ne manquent pas. Des «têtes» de listes connues ont souvent été prises à partie par des citoyens. De l'extrême Est à l'extrême Sud passant par le Centre et l'Ouest, aucun candidat n'a échappé à l'«indifférence citoyenne». Chose prévisible d'autant que ces mêmes partis n'ont rien apporté de nouveau si ce n'est la réfection de programmes déjà présentés dans le passé et jamais exécutés concrètement. Quant aux nouveaux partis fraichement agréés, en l'absence de réels programmes sur lesquels s'appuyer, tout au long des interventions de leurs représentants, ces derniers ne cessaient de perfectionner dans «le copier-coller» tentant tant bien que mal de convaincre les électeurs. L'objectif est loin d'être atteint. Jamais les Algériens, depuis le début du pluralisme politique, n'ont affiché un tel désintéressement vis-à-vis d'un rendez vous électoral. Pourtant, le pouvoir a mis tous les moyens afin de faire réussir ce rendez-vous électoral. Et pour convaincre de la transparence du scrutin, il a mis en place deux commissions. L'une de supervision composée de magistrats, l'autre de surveillance composée des 44 partis politiques, quoique cette dernière n'ait pas cessé de faire l'actualité depuis sa mise en place le 1er février écoulé, pour «contester» des moyens mis à sa disposition gelant ses activités à trois reprises. Il a également fait venir des observateurs européens, africains, arabes et même américains. Le bulletin de vote unique a été une autre de ses propositions avant que le département de Daho Ould Kablia n'opte finalement pour un bulletin de vote de type et de couleurs uniformes, alors que leur format dépendra du nombre de sièges à pourvoir dans chaque circonscription électorale. Il reste encore quatre jours avant que les électeurs ne fassent leur choix définitif. Ce sera jeudi 10 mai 2012, le jeudi de toutes les vérités.