Interrogation - Le FLN réclamera-t-il la conduite du prochain gouvernement avec le poste du Premier ministre ou bien laissera-t-il le choix au président de la République de nommer qui il voudra ? En dépit d'une victoire assez conséquente qui a permis au FLN de rafler presque la majorité des 462 sièges de la Chambre basse du Parlement, Belkhadem, secrétaire général du parti du Front de Libération Nationale (FLN), grand vainqueur des législatives du 10 mai 2012 avec 220 sièges à la future Assemblée, a indiqué lors d'une conférence de presse hier que la nomination du gouvernement, dans le contexte de l'actuelle Constitution, était du ressort du président de la République. Il n'a, par ailleurs, soufflé mot sur la composition du prochain gouvernement et à qui reviendra précisément le poste du Premier ministre, occupé depuis novembre 2008 par Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND. L'on s'attendait pourtant après la victoire de son parti, à une revendication de la gestion du futur gouvernement car la majorité peut bien être formée grâce aux jeux d'alliances avec d'autres formations politiques ou par exemple avec les indépendants qui disposent de 19 sièges. Pour une telle éventualité, le FLN peut bien se passer des deux anciens partis de l'alliance présidentielle. Mais avec la déclaration de Belkhadem, l'on s'interroge aussi sur le sort de Ahmed Ouyahia. Sera-t-il maintenu à son poste de Premier ministre sachant que le RND n'a obtenu que 68 sièges ? Un scénario improbable vu l'atmosphère qui a précédé le départ de Belkhadem de la chefferie du gouvernement après la nomination de Ahmed Ouyahia par le président de la République à ce poste. Abdelaziz Belkhadem a, par ailleurs, affirmé que «l'alliance présidentielle sera maintenue avec les partenaires traditionnels», laissant entendre que cette alliance pouvait être élargie «à d'autres formations pour conférer une assise plus large à l'action politique», mais sans aucune précision sur ces éventuelles formations politiques pouvant rallier dans un proche avenir l'alliance présidentielle. Selon lui, «la nature de l'action politique exige d'aller vers l'élargissement du champ d'activité au sein du Parlement comme il a été fait lors de la précédente législature». Belkhadem a, en effet, soutenu que l'action du gouvernement «requiert le rassemblement du plus grand nombre possible de forces politiques représentées au Parlement. Cela facilitera, a-t-il estimé, la gestion des affaires publiques, les autres blocs qui formeront l'opposition contrôleront, pour leur part, l'action du gouvernement». A noter que Aboudjerra Soltani, meneur de l'Algérie Verte, qui n'a obtenu que 48 sièges, et néanmoins président du MSP qui siégeait aux côtés du FLN et du RND dans l'alliance présidentielle avant son retrait en janvier dernier, a été virulent hier après l'annonce des résultats qu'il a qualifiés de «régression de la démocratie». Pour rappel, l'alliance présidentielle avec ses «partenaires traditionnels», formée en 2004, réunissait lors de la dernière législature, le FLN, le RND et le MSP avec comme objectif la mise en œuvre du programme du président de la République.