Un sommet de l'alliance présidentielle (RND, FLN et MSP) est prévu avant la fin du mois en cours. à l'ordre du jour de cette rencontre entre les trois chefs de parti (Ahmed Ouyahia pour le RND, Abou Djerra Soltani pour le MSP et Abdelaziz Belkhadem pour le FLN), la remise de la présidence de l'alliance au Mouvement de la société pour la paix par le Front de libération nationale (FLN). À cette occasion, Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du FLN, qui a assuré la présidence de cette entité triptyque durant le trimestre écoulé, devra présenter le bilan de ses activités. À ce propos, selon des sources proches de l'Assemblée populaire nationale (APN), le différend qui a opposé les députés RND à ceux du FLN à l'occasion de l'adoption des amendements de la loi électorale, samedi dernier, risque d'être transposé au niveau de l'alliance présidentielle. C'est que le RND n'a pas encore digéré l'attitude de son partenaire le FLN à cette occasion. Des explications seront demandées à Abdelaziz Belkhadem en sa qualité de Chef du gouvernement sur les raisons qui l'ont poussé à revoir à travers ses parlementaires, membres de la commission juridique et administrative de l'APN, les dispositions de la loi électorale qu'il a eues à approuver avec le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni et qu'il a eues également à entériner en Conseil de gouvernement et en Conseil des ministres. D'autant que c'est lui en sa qualité de Chef du gouvernement qui a le plus appelé à un “assainissement” de la scène politique nationale des partis occasionnels, ne se manifestant que le temps d'une élection. Des explications lui seront également demandées en sa qualité de patron du FLN sur l'attitude de ses parlementaires à l'APN qui n'ont pas jugé utile d'actionner l'instance de coordination parlementaire de l'alliance présidentielle, entité créée pour une concertation et une coordination entre les groupes parlementaires du MSP, RND et FLN autour des projets de lois problématiques et litigieux. L'exigence d'une telle explication entre les deux leaders de formation est d'autant plus demandée au regard du poids du FLN dans l'actuelle législature qui ne détient plus la majorité absolue qu'il avait lors de l'ancienne mandature, l'obligeant ainsi de tenir compte des vœux du RND et ou du MSP. C'est ce qu'a d'ailleurs voulu faire comprendre le patron du RND, Ahmed Ouyahia, à travers ses parlementaires qui ont rejeté dans le détail les amendements présentés par le FLN. Miloud Chorfi, le président du groupe parlementaire du RND, qui a été sollicité pour prendre part à une réunion de concertation entre les chefs de groupe lors de la suspension de la séance de samedi dernier, a fait le dos rond. “Nous n'avons pas été consultés par le FLN autour des amendements et la consultation doit intervenir avant la plénière et non pas durant cette séance publique”, a-t-il expliqué à ce sujet. Cette attitude de désapprobation du RND s'est également manifestée par le retard d'un quart d'heure pris par les parlementaires du RND pour rejoindre la séance de samedi dernier. C'est dire toute la contestation du RND et par-delà de son chef à l'endroit du FLN et donc de Belkhadem. Ceci étant le sommet de l'alliance sera également une occasion de tracer ses perspectives. Si le président de la République décide, en définitive, de procéder à un amendement de la Constitution, l'alliance devrait l'inscrire dans son agenda. NADIA MELLAL