Décision - Après de longues années passées en Europe, la pauvreté, le chômage ainsi que la cherté de la vie ont poussé des centaines d'Algériens à revenir au pays bredouilles. C'est devenu un phénomène ces dernières années : les Algériens qui décident de rentrer définitivement au pays après de longues années passées dans des villes européennes, notamment italiennes. Certains d'entre eux ont longtemps cru au rêve européen. Mais après des années passées dans ce continent, ils se sont rendu compte de la dureté de la vie en Europe. S'agissant de l'Italie, la majorité des émigrés algériens est établie à Milan, Turin, Emilia, Vérone et Lugo. Ils travaillaient dans des conditions difficiles en contrepartie de salaires modestes, ne dépassant pas les 1 200 euros par mois, une somme insuffisante pour vivre avec leurs familles. Certains d'entre eux payaient le loyer à 400 euros par mois, ce qui ne laissait pas beaucoup d'argent pour faire face aux autres dépenses, notamment pour les familles ayant des enfants scolarisés. Ces Algériens, souffrant de pauvreté, de chômage et de la cherté de la vie, ont décidé de rentrer au pays pour reconstruire leur vie, souvent à partir de «zéro». Mohamed est arrivé en Italie en 2002. Il a pu régulariser sa situation administrative dans ce pays et a bénéficié d'une résidence. Après avoir travaillé dans les champs de vigne et d'agrumes, il a pu décrocher un travail dans une entreprise d'électricité. «Je travaillais d'une manière régulière dans cette entreprise. Je gagnais entre 1 200 et 1 500 euros par mois. Cette somme était insuffisante en Italie vu la cherté de la vie», nous dit ce quadragénaire. «Comme la majorité des émigrés algériens, je louais une maison dans un quartier pauvre en Italie. Nous vivions dans des conditions très difficiles, surtout après la crise économique», a-t-il ajouté. Mohamed a été licencié avec des dizaines d'émigrés et s'est ainsi retrouvé au chômage du jour au lendemain. Ne bénéficiant d'aucune indemnité ni de prime, il a décidé de rentrer en Algérie. Selon lui, l'Italie n'offre plus d'opportunités aux immigrants. «Des dizaines de familles algériennes établies en Italie depuis des années vivent dans des conditions très difficiles. La crise économique, le chômage et le cherté de la vie rendent la vie très pénible dans ce pays», a-t-il raconté. «Je pense que les émigrés feraient mieux de rentrer au pays, d'autant plus que la situation économique s'est nettement améliorée en Algérie», a-t-il conclu.