Protestation - Des travailleurs des communes ne décolèrent pas et ont décidé de recourir à des débrayages. Leur syndicat, affilié au Snapap, décrète une grève nationale cyclique ouverte, de trois jours, toutes les semaines, et ce, à partir d'aujourd'hui jusqu'au 16 du mois. Une décision prise suite à une assemblée générale des sections syndicales des communes. Ils reprennent ainsi le chemin de la protestation après avoir paralysé l'ensemble des communes en date du 25 avril dernier. Les communes afficheront guichets fermés dès ce matin sur l'ensemble du territoire national. Les deux syndicats du secteur, le Conseil national des fonctionnaires des communes (CNFC) et le Conseil national du secteur des communes (CNSC) ont débrayé dès ce matin. Cette décision a été prise pour protester contre les mauvaises conditions que subissent les travailleurs du secteur qui n'ont connu aucune amélioration de leur situation, à l'instar de leurs homologues des autres secteurs qui ont eu des augmentations salariales conséquentes. Ainsi, deux ans après le début du mouvement de grève dans le secteur des communes, pour revendiquer entre autres la promulgation du statut particulier et la révision du régime indemnitaire des travailleurs des communes, «les pouvoirs publics continuent à faire la sourde oreille en renvoyant aux calendes grecques les acquis légitimes des travailleurs», a précisé un représentant du Snapap. «Du temps s'est écoulé depuis les promesses publiques du ministre de l'Intérieur de l'époque quant à la prise en charge de nos revendications et l'amélioration de notre situation socioprofessionnelle.» A l'issue de sa réunion, le Conseil national du syndicat des communaux a adopté la décision d'observer une grève de trois jours renouvelables à partir d'aujourd'hui jusqu'au jeudi 17 mai 2012. Un rassemblement des délégués syndicaux aura lieu à Alger le dernier jour de la grève. Le lieu du rassemblement sera communiqué au moment opportun, précise notre source. Par ailleurs, le Syndicat des communaux a promis de durcir le ton si les pouvoirs publics ne répondent pas à leurs aspirations. Ce même syndicat s'est dit «outré par le mépris affiché par les pouvoirs publics quant à une prise en charge concrète des revendications des travailleurs communaux à maintes fois affichées». Le syndicat des communaux, qui dénonce d'emblée les restrictions syndicales et les libertés du droit des travailleurs d'adhérer à des syndicats indépendants, exige entre autres : l'amélioration des conditions socioprofessionnelles, notamment des travailleurs contractuels et ceux à contrat à durée déterminée. Le syndicat tire à ce titre la sonnette d'alarme quant à «la détérioration du pouvoir d'achat des travailleurs». Un fort taux de suivi Le Snapap, contacté ce matin, annonce que «le taux de suivi en ce premier jour de débrayage est de 75 %. Il a été observé dans plusieurs wilayas. On organisera une grève cyclique tous les mardis, mercredis et jeudis. Il s'agit de la sixième grève décrétée par l'organisation. Pour l'instant, la tutelle ne nous a toujours pas contactés», ajoute notre interlocuteur. Selon lui, des rassemblements seront organisés chaque mercredi devant les sièges de wilayas. Les communaux avaient déclenché au début du mois de mai une grève illimitée pour revendiquer, entre autres, la promulgation du statut particulier et du régime indemnitaire. Elle n'a pas été couronnée de succès.