Résumé de la 1re partie Orge est de plus en plus convaincu d?avoir entendu des voix indéfinissables. Pour en avoir le c?ur net, il se poste à l?endroit en question et attend. Orge se dresse, silencieux, sur son séant, arrondit les yeux, plisse le front. Un bruissement troublant le tire de sa rêverie. Il s'excite, se précipite, convaincu, bien avant d'avoir vu, d'avoir entendu. Stop. Une pause. Dans l'air froid de la nuit, monte une mélodie chaude et claire. «Chut ! c'est l'eau du côté du ruisseau ! Non... plutôt là-haut, dans la talle de gros bouleaux blancs... Pourtant, j'entends?» Il chasse l'idée d'un fantôme qui frôle son esprit. Il est transporté par une musique, tend l'oreille, s'accroche aux dernières notes. Orge explore à fond la forêt et les sous-bois à la recherche d'indices. Il scrute la surface farinée de la neige, contourne les arbres, renifle. Une odeur de miel flotte dans l'air. Il visite le nid d?une perdrix. Ebouriffée, elle s'envole en froufroutant. Un lièvre tape le fond de son terrier de ses pattes plates. Des écureuils se querellent pour une histoire de noisettes. Il y aura de la casse. Toute cette vie lui semble bien normale. Orge retourne à sa cabane, le c?ur serré de n'avoir pas trouvé. La nuit suivante, c'est le silence qui réveille le dormeur. Orge ouvre la porte de sa cabane sur un paysage ouaté. Un doux papier de soie froissé emballe les souches, les bosquets, les rochers. Il se glisse entre les capuchons de neige. Un ruban de lune trace un long sentier scintillant à travers la forêt. Oh ! Et là, tout près, une jeune fille élancée, au teint noisette, les yeux en amande, drapée de jaune clair, danse une ronde autour des érables, fredonne, chantonne. Elle tient d'une main une plume d'aigle, de l'autre un casseau d'écorce de bouleau. Comme une abeille, elle butine, effleure un érable de sa baguette magique, cueille trois gouttes de sève. Orge la dévore des yeux jusqu'à l'aube. Au petit matin, la fée file sur le rayon de lune et se fixe au ciel où elle étincelle parmi les étoiles. Les aurores boréales lui font la fête en dansant une farandole, pirouettent, se pavanent, font des piqués, des entrechats et tirent leur révérence ! Orge capote, le c?ur en compote, se frotte les yeux, se pince. «Oui, c'est bien vrai, ses cheveux caramel, son parfum de miel, sa voix pure...» (à suivre...)