Position - Le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU, Vitali Tchourkine, a déclaré hier à New York que ni le gouvernement syrien ni l'opposition ne coopérait pour mettre en œuvre le plan de sortie de crise proposé par Kofi Annan. «Malheureusement, nous ne voyons pas de progrès tangibles dans la mise en œuvre du plan de Kofi Annan», a déclaré M. Tchourkine à la presse, à l'issue des consultations à huis clos du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie. «Et ce que j'ai souligné dans le cadre des consultations, c'est que pour l'essentiel personne ne met en œuvre le plan de Kofi Annan», a-t-il dit. Hier, le Conseil de sécurité s'est réuni pour écouter le compte-rendu de Jean-Marie Guéhenno, adjoint du médiateur Kofi Annan, et du chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous. Le plan en six points, soutenu par la communauté internationale et accepté par le gouvernement syrien, demande le retrait des armes lourdes et des troupes des zones d'habitation, une suspension quotidienne des combats pour acheminer l'aide humanitaire et soigner les blessés, ainsi que des négociations entre le gouvernement et l'opposition. «Il y a eu des progrès du côté du gouvernement syrien en ce qui concerne le retrait de certaines armes lourdes à proximité des villes, mais comme nous l'avons vu dimanche, dans cette horrible tragédie à Houleh, certaines armes lourdes ont été utilisées pour bombarder la ville avant que ne soient ensuite commis les meurtres odieux», a déclaré M. Tchourkine. Le président Obama et trois dirigeants européens, la chancelière allemande Angela Merkel, le président français, François Hollande, et le Premier ministre italien, Mario Monti, ont discuté de leur côté par vidéo conférence «des récents développements en Syrie et ont échangé leur point de vue sur l'importance de mettre fin à la violence du gouvernement (syrien) contre son propre peuple» et sur l'urgence de parvenir à une transition politique. Ces discussions interviennent au lendemain d'expulsions de diplomates syriens par ces quatre pays, ainsi que par d'autres puissances occidentales. Une mesure que la Russie n'a pas manqué de condamner hier, estimant qu'elle est «contreproductive». «Dans le contexte d'efforts internationaux pour le règlement pacifique de la crise syrienne, le renvoi des ambassadeurs syriens des principales capitales occidentales nous semble être une mesure contreproductive», a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. «Les canaux importants d'échange d'opinions et d'influence sur le gouvernement syrien pour l'encourager à mettre en œuvre le plan Annan sont désormais fermés», a-t-il encore poursuivi. On ne veut pas entendre Damas et de notre point de vue dans la situation actuelle cela ne sert pas la cause» du règlement pacifique de la crise.