Les observateurs de l'ONU, déployés en Syrie pour surveiller le cessez-le-feu en Syrie, ont fait état mardi de la présence encore d' «armes lourdes » dans les villes syriennes. Le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies Hervé Ladsous a affirmé au cours d'une conférence de presse que la Syrie avait refusé de délivrer trois visas à des observateurs proposés par l'ONU pour surveiller le cessez-le-feu instauré le 12 avril. «Il y a eu trois refus jusqu'à présent », a-t-il déclaré, sans donner de détails sur les nationalités de ces observateurs, ni sur les raisons invoquées par Damas. Selon des diplomates, le gouvernement syrien rechigne à laisser entrer des citoyens de pays membres du groupe des Amis de la Syrie, qui comprend des pays occidentaux (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne) et arabes (Arabie saoudite, Qatar) soutenant l'opposition syrienne. Selon M. Ladsous, les observateurs déjà déployés -- au nombre de 24, stationnés à Damas et dans des zones de tension comme Homs et Hama (centre) et Deraa (sud) -- ont constaté la présence d'armes lourdes comme des obusiers et des véhiculés blindés «dans la plupart des endroits où ils se trouvent ». Cette présence contrevient aux engagements pris par le gouvernement syrien auprès du médiateur de l'ONU Kofi Annan de retirer toutes ses forces et armes lourdes des villes syriennes. Les violations du cessez-le-feu constatées jusqu'à maintenant «viennent des deux camps », les forces gouvernementales et l'opposition armée, a-t-il précisé.