Après 24h d'accalmie, le cessez-le-feu a été violé hier vendredi. Des tirs à l'arme lourde sporadiques échangés entre les deux camps auraient fait plusieurs blessés, selon des sources dignes de foi. L'opposition parle d'une personne morte, victime des tirs de soldats du gouvernement. A l'appel des l'opposition, des milliers de manifestants sont sorti dans les rues après la prière du vendredi réclamant la chute du pouvoir. Cet état de fait est considéré comme une provocation selon le gouvernement qui indique que les forces de sécurité ne resteraient pas les bras croisés et seront prêt à intervenir pour rétablir l'ordre dans la rue. Si l'opposition veut le changement, c'est par les urnes que cela doit se faire et non pas par la rue et les armes, a indiqué un haut responsable du pouvoir. Quelques heures avant la reprise des combats, le ministre des Affaires étrangères de la Russie a indiqué que la Syrie a fait des pas positifs dans le sens de l'exécution du plan de l'ONU relatif au cessez-le-feu. M. Lavrov s'est exprimé lors de la rencontre ministérielle du G8 à Washington. Il a indiqué qu'il est nécessaire à l'heure actuelle de se centrer sur l'application du plan d'Annan pour le règlement de la crise en Syrie et sur le respect du cessez-le-feu par toutes les parties. Le ministre a fustigé certains pays arabes qui ont laissé entendre que le plan a échoué avant même sa présentation devant les parties concernées. Le ministre russe a déclaré qu'il a entendu certaines capitales arabes et occidentales dire que le plan Annan a échoué même avant sa présentation, ce qui laisse comprendre que certains ne sont point intéressés par son succès. «Je trouve que le plan de M. Koffi Annan est très réaliste» a-t-il conclu. De son côté, M. Vitali Tchourkin, délégué permanent de la Russie auprès de l'ONU, a affirmé que les appels de certaines parties à la manifestation aggravent la situation. Lors d'une conférence de presse tenue au siège des Nations unies à New York à l'issue d'une séance du Conseil de sécurité, M. Tchourkin a indiqué que les leaders de l'opposition doivent avoir une position soutenant le dialogue politique, non pas seulement avec la délégation russe mais avec autres délégations qui insistent sur le début d'un processus politique en Syrie. M. Tchourkin a appelé toutes les parties au maintien de la retenue pour débuter un dialogue politique en vue de sortir de la crise actuelle. Il a fait noter que le Conseil de sécurité adopterait vendredi une résolution sur l'envoi d'un groupe d'observateurs internationaux en Syrie, soulignant que la Russie appuie l'envoi de ce groupe. Il a émis l'espoir de voir exécuter d'une manière complète le plan Annan, appelant l'opposition en Syrie à formuler une position commune favorisant le dialogue politique. L'émissaire des Nations unies pour la Syrie, Kofi Annan, a déclaré que la Syrie a respecté pour l'instant ses engagements. «La Syrie connaît un moment rare de calme sur le terrain, J'espère que les deux parties continuent à respecter le plan et que le calme continu», a-t-il ajouté. L'émissaire a lancé un appel à tous les Syriens leur demandant de saisir cette occasion de paix indiquant qu'il sentait heureux par les informations qui disaient que la situation en Syrie est relativement calme et que le cessez-le-feu semble respecté. A ce sujet, il a souligné qu'il demanderait au Conseil de sécurité d'approuver le déploiement d'une mission d'observateurs des Nations unies dès que possible pour surveiller ce cessez-le-feu. Koffi Annan a conclu : «L'heure est venue pour tous les Syriens de s'unifier pour guérir leurs blessures et entamer une transition politique vers un régime politique, démocratique et pluralistes.» En somme, il n'y aurait pas de solution en Syrie sans l'arrêt des manifestations et le retrait des groupes armés du côté de l'opposition et le retour des militaires à leurs casernes du côté du pouvoir. Une fois ces éléments établis, des élections anticipées seraient les seules arbitres entre les deux camps.