Sonorités - La 13e édition du Festival culturel européen, entamé le 13 mai, a pris fin, jeudi, avec un concert animé par la formation algérienne versée dans le genre diwan, Gaâda Diwan Béchar. Ainsi, après un voyage au cœur de la culture européenne, caractérisée par une grande diversité, et ce, à travers ses musiques traditionnelles, la clôture du festival a été confiée, pour la troisième fois, au groupe Gaâda diwan Béchar, parce que celui-ci est considéré comme «représentant du patrimoine musical algérien et de la culture maghrébine établie en Europe». Le spectacle offert par le groupe, était de bonne facture, voire une prestation de premier ordre, livrée au public très nombreux pour cette dernière soirée du festival. C'était carrément un spectacle sublime. Tous les ingrédients étaient réunis pour créer une ambiance endiablée et produire, en conséquence, un show de haute facture : les sons percutants du bendir, associés à ceux du mandole, le tout amplifié par les rythmes générés par la batterie, ont subjugué le public. Se distinguant admirablement dans une prestation toute en couleur, le groupe, qui puise son originalité dans l'éclectisme de la musique à laquelle il s'adonne avec créativité, c'est-à-dire en puisant des sonorités du terroir, s'ouvrant ainsi à l'universel, a chanté les meilleurs tubes de son répertoire, tels que Salam Alikoum a lahbab, Allaho Oumassali, Sidna Baba Boussa, etc. En exclusivité, Gaâda Diwan Béchar a interprété pour la première fois une chanson de son dernier album qui sortira en Algérie ce mois-ci. Ainsi, le groupe Gaâda Diwan de Béchar a eu droit à un grand succès auprès du public présent. C'est sur fond de musique gnaouie, karkabou et percussions à forts décibels, que la salle Ibn-Zeydoun (Ryadh-El-Feth) a vibré tout au long du concert. Initiée comme chaque année, et ce, depuis l'année 2000, au mois de mai (du 10 au 31) par la délégation de la Commission européenne à Alger, en étroite collaboration avec les Etats membres de l'Union européenne représentés en Algérie, cette manifestation se veut, durant un mois, l'espace de l'expression culturelle européenne dans sa diversité. Cela se fait notamment à travers la musique parce que celle-ci se révèle comme le meilleur moyen de dialogue et de partage – le festival s'avère alors essentiellement musical. En effet, le festival est placé sous le signe de la découverte et du dialogue culturel. Cela s'est traduit à travers les différences musicales entre artistes européens et algériens. C'est ainsi, et à titre d'exemple, que le groupe néerlandais du Kepera trio s'est associé au violoniste algérien Kheireddine M'kachich. Ensemble, ils ont «exploré les voies du jazz oriental pour créer une variante jazz à part entière». Likaa (rencontre) est un autre spectacle de jazz réunissant des musiciens belges menés par le saxophoniste Pierre Viana et le groupe algérien Madar. Ainsi, le Festival culturel européen, dans sa 3e édition, s'est caractérisé par le souci de rapprochement, jetant un pont entre l'Europe et l'Algérie. Une grande affluence du public a été d'ailleurs enregistrée durant la tenue des spectacles.