Humiliation - Tandis que la jeune femme retourne auprès de son mari, la vieille s'en prend à l'autre. Fadhéla ne peut pas supporter de voir son fils pleurer plus longtemps. Elle se lève, ouvre le placard et prend un morceau de pain. La vieille femme fonce aussitôt sur elle et le lui arrache. — Tu lui as déjà donné à manger ! — Tu ne vois pas qu'il pleure ! — Tu lui as déjà donné à manger ! répète la vieille femme ! — Mais c'est un enfant. Mais la vieille ne veut rien entendre. Elle reprend le morceau de pain et le remet dans le placard. — Si ton petit singe a faim demande à ton fainéant de mari de lui acheter à manger, j'en ai assez de vous nourrir ! Le petit garçon, qui n'a pas eu le morceau de pain qu'il réclame depuis un moment, se met à pleurer de plus belle. Fadhéla s'emporte et se met à crier. — Tais-toi ! Tais-toi ! Une jeune femme sort d'une chambre, la mine renfrognée. — On ne peut plus faire de sieste dans cette maison ! La vieille revient, furieuse et s'en prend encore à Fadhéla. — C'est sa faute ! elle réclame tout le temps à manger pour elle et son fils alors que son mari ne donne pas un sou ! La jeune femme secoue la tête. — Cette histoire ne nous regarde pas mon mari et moi ! — Bien sûr qu'elle vous regarde, crie la vieille. Nous vivons tous sous le même toit, nous mangeons tous dans le même plat ! — Nous, nous participons aux frais ! — Je sais, dit la vieille, mais mon autre vaurien de fils ne donne rien ! Ce que donne ton mari et ma pension ne suffisent plus ! — Débrouille-toi avec ton fils ! Et elle retourne auprès de son mari, dans sa chambre. La vieille s'en prend de nouveau à Fadhéla. — Tu as entendu ce que ta belle-sœur a dit ? son mari et elle en ont assez de vous entretenir, eh bien, moi aussi, j'en ai assez de vous ! Fadhéla baisse les yeux honteuse. Son fils, apeuré, s'est réfugié dans son giron et pleure doucement. — T'entends ? reprend la vieille, j'en ai assez de vous ! Demande à ton mari d'aller habiter ailleurs ! Retourne chez tes parents. — Grand-mère, gémit le petit garçon, j'ai faim, donne-moi un morceau de pain ! — Va demander à ton père de t'acheter du pain ! A ce moment-là, la porte s'ouvre. Un homme d'apparence joyeuse entre. — Qu'y a-t-il ? demande-t-il. L'enfant court vers lui. — Papa, papa, grand-mère ne veut pas me donner à manger ! (A suivre...)