Les examens du permis de conduire risquent d'être sérieusement perturbés si les patrons d'auto-école venaient à mettre leur menace de grève à exécution. Ceux-ci exigent l'annulation des dernières mesures prises par le ministère pour contrôler le fonctionnement des auto-écoles et réclament de meilleures conditions de travail. «Le Conseil national issu des 48 wilayas réuni le 2 juin a décidé à l'unanimité le rejet catégorique des nouvelles mesures contenues dans le nouveau décret exécutif publié le 14 mars 2012 régissant notre profession.» C'est là, l'affirmation du président de la Fédération nationale des auto-écoles. Le ministère des Transports est ainsi convié à revoir sa copie. Pour le patron de la Fédération, ce décret comporte trois articles. Le premier exige des directeurs des auto-écoles de recruter un licencié pour assurer la bonne gestion de leurs écoles. Le second donne un délai de 24 mois aux anciens directeurs pour l'application de cette mesure. L'autre article exige également aux nouveaux postulants à l'ouverture d'une auto-école, un «cautionnement permanent dont le montant est estimé à 500 000 DA». Ce syndicaliste a exprimé son regret du fait que la Fédération n'a pas été consultée par le ministère des Transports pour l'élaboration du décret en question. La Fédération revendique son abrogation. «Nous allons commencer par organiser une journée de protestation devant le ministère des Transports si la tutelle refuse de satisfaire notre revendication d'ici à la fin du mois de juin.» «Passé ce délai, le bureau national se réunira prochainement pour décider des actions à mener. Je ne comprends pas ‘'l'utilité'' de ces nouvelles dispositions imposées aux propriétaires des auto-écoles», s'est-il interrogé. Ce décret est applicable aux nouveaux postulants dans toute sa déclinaison à compter du 14 mars 2012, date de sa parution, alors qu'il doit l'être dans 24 mois pour ceux déjà en exercice, a réitéré M. Aoudia. Le président de la Fédération a fait part d'autres revendications, telles que l'absence de circuits d'examen pour les candidats, le manque d'examinateurs et l'anarchie qui touche leurs activités. La wilaya d'Alger dispose seulement de 12 circuits pour plus de 500 auto-écoles, tandis que les examinateurs sont en nombre très réduit. Citant l'exemple de Tizi Ouzou, il a affirmé que pour 317 écoles il y a uniquement 6 examinateurs. «Le ministère des Transports a promis le recrutement de plus de quatre-vingt-dix nouveaux examinateurs en 2008. Après quatre ans aucun nouvel examinateur n'a été affecté», a-t-il affirmé, ajoutant qu'en 2008, pour 4 700 écoles, il y avait 400 examinateurs, alors qu'aujourd'hui, il n'existe que 280 examinateurs pour 7 200 auto-écoles sur tout le territoire national.