La situation sur le marché mondial du pétrole s'est détériorée ces derniers mois, les prix ayant frôlé les 90 dollars. Ce qui inquiète au plus haut point les Etats membres de l'OPEP, dont l'Algérie. Notre ministre de l'Energie et des Mines estime que l'organisation doit baisser sa production s'il s'avère que le plafond de 30 millions de barils par jour a été dépassé. Les membres du cartel se réuniront dans une semaine à Vienne pour faire le point. C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'énergie et des mines, en marge de la conférence mondiale du gaz qui se tient à Kuala Lumpur, en Malaisie. M. Yousfi estime que l'Opep doit baisser sa production car tous les pays membres de l'organisation « s'inquiétaient de la détérioration du marché ». M. Yousfi a souligné, dans une déclaration à l'APS, qu'il était encore prématuré de se prononcer sur les raisons de la détérioration du marché tant que l'organisation des pays exportateurs de pétrole n'a pas encore établi son constat. « Nous allons nous réunir dans une semaine et examiner les propositions de chaque membre. Il est clair que le marché est en train de se détériorer, il faut examiner les causes » de cette chute, ajoute le ministre. C'est après examen « qu'on peut déterminer si la raison de cette baisse est économique, due à une chute fatale de la demande ou un dépassement » des quotas, précise-t-il. « Il faut analyser sérieusement la situation, les stocks sont en train d'augmenter un peu partout si nous avons dépassé le plafond qu'on s'est fixé en décembre à 30 millions de barils/ jour j'espère que nous allons parvenir à avoir les consensus qu'il faut au sein de l'Opep pour corriger la situation ». Mais il « va falloir observer l'évolution du marché les prochaines jours », estime toutefois le ministre. Par ailleurs, il faut noter que le prix du baril a fortement baissé depuis trois mois, tombant aux alentours de 90 dollars ces derniers jours après un pic au-dessus de 110 dollars début mars. Interrogé sur la discipline de l'Opep dans l'application des quotas, critiquée par des membres de cette organisation, le ministre a affirmé que « tous les membres s'inquiétaient de cette baisse, il n'est dans l'intérêt de personne de voir les prix chuter », a-t-il dit. Fin mai l'Iran avait accusé l'Arabie saoudite de pomper plus de brut que le quota qui lui a été fixé par l'Opep. La production saoudienne a augmenté de 250.000 barils par jour depuis le dernier trimestre 2011, pour s'établir à 9,9 millions de barils par jour (mbj) en avril, selon les estimations de l'Opep. Parallèlement, du fait des sanctions économiques notamment, la production de l'Iran aurait baissé de plus de 300.000 baril/jour durant la même période, pour tomber à 3,2 mbj en avril, son plus bas niveau depuis 20 ans, selon la même source. Mais l'Iran a soutenu officiellement que les sanctions n'ont pas eu d'impact sur sa production, démentant ces chiffres et en annonçant au contraire une hausse de la production à 3,750 mbj.