Le gaz est la deuxième richesse de l'Algérie après le pétrole et peut-être va-t-il même le supplanter dans quelque temps. On dit que le gaz est plus abondant, qu'il est moins polluant que le pétrole et qu'il coûte moins cher. Mais connaît-on l'origine du nom de notre richesse nationale qui, signalons-le au passage, est emprunté, en arabe comme en berbère, au français gaz ? Le mot ne vient ni du latin ni du grec et les anciens Arabes, pas plus que nos ancêtres les Berbères, ne le connaissaient pas. La raison en est toute simple : le mot est une création des temps modernes ; il a été inventé au XVIIe siècle par le Hollandais Van Hermont qui l'a tiré du latin «chaos», dans le sens de «substance subtile». A la fin du XVIIIe siècle, Lavoisier lui donne un sens physique et au XIXe, Landais, celui de substance pour l'éclairage. Le mot, comme indiqué plus haut, est entré dans nos langues par l'intermédiaire du français. Bien que récent, le mot a quand même fourni, en Algérie, quelques expressions populaires. Ainsi, on dit yedjbed lgaz, littéralement «il tire du gaz» dans le sens d'une chose ou d'une personne bien faites et, quand il s'agit d'une fille, «jolie et bien roulée». «Tirer du gaz» est positif et, à défaut d'exploiter des puits, on construit une image, on se fait une réputation. Dans certains cas, tout de même, on rappelle que le gaz est un produit dangereux qui risque, à tout moment, d'exploser. «Il sort de lui du gaz» signifie qu'il bouillonne de colère et on ajoute parfois «craque une aIlumette et il explose». Quand on veut se moquer aussi d'une personne obèse, on dit qar'a gaz ! (bonbonne de gaz) !