Constat - Le nombre d'enfants algériens souffrant de maltraitances physiques ou morales suscite une grande inquiétude. La violence semble malheureusement être encore une méthode et un moyen acceptables pour contrôler l'éducation des enfants dans la société algérienne. La maltraitance provoque de nombreux troubles chez l'enfant, tels que l'insomnie, l'anxiété dépressive, les phobies, le repli sur soi, etc. Les participants à la Journée d'étude sur les crimes sexuels contre les enfants ont recommandé hier, dimanche, à Sétif, le dialogue direct et continu entre les enfants et leurs parents pour prévenir toutes formes de violence contre les mineurs. Plaidant pour une plus grande compréhension des parents et la non-responsabilisation des enfants, ils ont également relevé que le crime sexuel laisse des séquelles psychologiques indélébiles sur la victime, pouvant conduire vers des comportements extrêmes comme le suicide, le meurtre ou la vengeance sur d'autres enfants. Les intervenants ont également recommandé aux parents de demeurer attentifs aux moindres changements de comportement de leurs enfants. Organisée par la cellule d'écoute et de prévention de l'Office des établissements de jeunes (ODEJ), la rencontre, tenue au centre de rééducation et de réinsertion des mineurs, s'inscrit dans le cadre de la célébration du mois de l'enfance. Des médecins, des psychologues et des sociologues sont intervenus au cours de la rencontre pour analyser les différents aspects du phénomène insistant sur la prévention et la vigilance parentales. Psychologue à l'ODEJ, Mme Farida Belarbi a estimé que la violence sexuelle contre les enfants a pris une grande ampleur au cours des dernières années dans les pays arabes sous l'impulsion de plusieurs facteurs psychologiques ainsi que la diffusion de valeurs morales étrangères aux sociétés musulmanes et contraires aux idéaux de la religion musulmane. Elle a indiqué que 28 enfants ont perdu la vie en 2011 en Algérie à cause de violences sexuelles, tandis que 1 400 autres ont été victimes d'agressions sexuelles et de coups violents. «Une bonne prise en charge notamment de la part des parents reste le meilleur moyen pour minimiser les séquelles psychologiques des ces violences», a-t-elle assuré. Wissam Zouzou, médecin, a estimé, pour sa part, que les comportements inhabituels comme pleurer sans cause apparente, s'isoler ou devenir insomniaque «sont des signes que les parents doivent prendre très aux sérieux».