Engouement n Le Festival de la littérature et du livre de jeunesse se tient depuis jeudi dernier et se poursuit avec un public curieux et avide de nouveautés. Pour sa 5e édition, cette manifestation, un des plus importants rendez-vous culturels annuels du livre et de la lecture, draine, pour sa troisième journée, un public qui affiche un intérêt particulier. Ce rendez-vous offre l'opportunité de rapprocher le livre du citoyen. Mais il n'y a pas que le livre qui intéresse les enfants. Les activités organisées autour du livre, à savoir notamment les ateliers pédagogiques, à l'exemple de ceux consacrés aux activités de coloriage, de dessin, de lecture et autres activités liées au livre, font le bonheur de la petite jeunesse. Car il s'agit là d'une manière interactive pour inciter les enfants à aller vers le livre et, du coup, à aimer la lecture. «L'objectif de ces ateliers, nous dira un jeune animateur, est de permettre aux enfants de libérer leur imaginaire, de donner libre cours à leur esprit créatif, de stimuler leur sensibilité artistique, de donner du relief à leur talent, de leur offrir l'occasion d'exprimer librement par le dessin ce qu'ils voient, ce qu'ils ressentent, en un mot ce qu'ils vivent à travers leur quotidien ou à travers leur imagination.» Ainsi, le festival offre un monde de création, tout comme il propose un moyen efficace à l'initiation à la lecture. On pouvait constater alors que l'atelier consacré à la lecture de conte suscitait l'interêt de plusieurs enfants. Tous prêtaient une ouïe attentive aux contes qui leur sont racontés. Les enfants ont pu apprécier les différents contes que leur racontait le Congolais Jorus Mabiala. Celui-ci est présent au festival avec un recueil de contes tirés de la tradition africaine. Dès l'entame de la lecture, le merveilleux a tout de suite opéré. L'auditoire charmé était aussitôt plongé dans un monde féerique et imagé. En effet, le conteur a réussi, par sa verve, et tout au long de la séance, à attirer l'attention des enfants auxquels il a dédié un recueil d'une vingtaine de contes puisés du terroir africain. Ces contes empruntent des genres différents de l'imaginaire et oscillent entre le vécu et le spectaculaire. Ce recueil d'histoires réinventées, histoires de tous les jours qui, souvent, prennent une tournure symbolique et une portée poétique. Tout au long de sa prestation orale, Jorus Mabiala, qui estime que le conte, voire l'art de la parole est un élément universel de la communication, a fait revivre aux présents toute la tradition orale propre à l'Afrique. Notons que des versions amazighe, arabe et dans une des langues locales du CongoBrazzaville de ce recueil sont en phase de préparation. Yacine Idjer l Jorus Mabiala est un habitué de l'Algérie. Cela fait six ans qu'il participe au festival du conte d'Oran initié par Le petit lecteur, une association versée dans la promotion de la lecture enfantine et de la culture de proximité. «Ce recueil comprend l'ensemble des contes que je racontais lorsque je participais au festival du conte d'Oran», a-t-il expliqué, et de souligner : «Mon but à travers ce livre que je mets à la disposition des enfants consiste à créer une continuité avec mon auditoire.» Jorus Mabiala, qui sait manier l'art de la parole, a, ensuite, plaidé pour la diversification et la multiplication des manifestations culturelles consacrées au conte d'Afrique.«Ce genre de manifestation donne une grande ouverture internationale», a-t-il dit, «c'est la raison pour laquelle il faut multiplier ce genre de rencontres, car il permet le rapprochement entre les cultures. En outre, le conte est la base de toute parole de communication artistique». Considérant le conte pareil à «une école de connaissance de l'humanité», Jorus Mabiala estime, par ailleurs, la nécessité de lui donner la place qui lui revient, et ce, afin de lui permettre de s'exprimer pleinement et avec créativité. Le conte revêt pour lui «une importance capitale dans l'apprentissage de l'individu, puisqu'il porte en lui une dimension pédagogique et intellectuelle». Y. I.