Fabriqué dans des usines au lieu de ruches, ce miel n'a aucune valeur thérapeutique et représente un danger pour la santé. Les apiculteurs réclament la création d'un laboratoire de contrôle de la qualité pour la protection du consommateur. Cette mesure aura également pour objectif de protéger la production nationale et de renforcer la présence du miel algérien sur les marchés extérieurs, notamment européens, qui ont décrété, depuis 1993, un embargo sur le produit algérien. C'est ce qu'a affirmé, hier, Ali Amara, membre de la Fédération algérienne d'apiculture et président d'une coopérative à Saïda. Intervenant en marge d'une rencontre des organisateurs de ce forum à l'Institut technique des grandes cultures (ITGC), cet apiculteur a appelé les Algériens à se méfier des miels importés car, dans beaucoup de cas, «ils sont une fabrication de l'usine et non de la ruche», a-t-il prévenu. C'est pourquoi, la Fédération algérienne d'apiculture ne cesse de réclamer la création d'un laboratoire de contrôle de qualité. Cette mesure vise essentiellement la protection du consommateur des effets néfastes du miel frelaté, mais aussi la protection de la production nationale affectée par les produits importés, selon le président de cette fédération, Mahmoud Lekhal. Si le marché algérien est inondé par les miels provenant de l'étranger, nos apiculteurs ont du mal à placer leur produit sur le marché européen. Notre miel ne se vend plus en Europe depuis 1993, selon Ali Amara. Les apiculteurs algériens comptent «briser cet embargo» à travers le Forum méditerranéen de l'apiculture qui se tiendra du 26 au 30 novembre dans la capitale du M'zab. «Ce forum, qui se tiendra pour la première fois en Algérie, permettra de faire connaître nos produits à l'échelle internationale et de créer des liens avec nos partenaires méditerranéens pour renfoncer la présence du miel algérien sur les marchés extérieurs», a expliqué le président de la Fédération algérienne d'apiculture. Bien qu'il soit de très bonne qualité, le miel algérien rencontre des difficultés «énormes» pour se vendre en Europe, où des «normes très sévères, et une multitude de certificats de conformité» sont exigés, a expliqué, pour sa part, un apiculteur de Saïda. «Nous envisageons d'introduire des partenaires européens en Algérie pour investir dans nos coopératives, comme formule de forcing afin de permettre aux produis algériens de pénétrer sur les marchés extérieurs», a-t-il encore expliqué. A ce titre, un apiculteur algérien de Khenchela a pu introduire son produit en Autriche en partenariat avec un entrepreneur autrichien, qui s'est installé en Algérie fin 2011. Par ailleurs, la Fédération algérienne d'apiculture appelle les pouvoirs publics à «protéger la profession, qui doit être défendue et mieux soutenue» car son développement aura un «bon» impact sur d'autres secteurs d'activités, notamment l'industrie pharmaceutique qui pourra «accroître son chiffre d'affaires de 15% grâce à ce créneau». Brahim M.